UNE maison principale en planches d'une huitaine de chambres fraîchement peinte en vert, dont cinq réservées à chacune des épouses, quelques studios tout autour, des enfants assis à la cuisine ou jouant ci et là : la concession des Abessole est en mouvement ce mardi après-midi.
Quatre des cinq femmes sont assises à la véranda, téléphone en main pour certaines. Vêtues de robes ou d'un pagne, leurs conversations portent sur les commentaires des réseaux sociaux en lien avec leur événement de samedi. Seule Nicole se repose.
Prisca s'étonne du bruit fait autour de leur mariage. "Je ne sais pas pourquoi les gens trouvent mystérieux qu'un homme puisse amener à la mairie ses quatre femmes. Mais pour nous, peu importe tous ces racontars de Facebook. Nous on est d'abord des spiritains, on avance, on s'aime. On aime également notre mari. Voilà pourquoi, s'il dit qu'il veut ajouter d'autres femmes, on va les accueillir avec amour. Chez nous, on ne se chamaille pas ; il y a un seul coq : c'est lui. (...) C'est vrai qu'il y a des femmes qui disent que nous sommes envoûtées, non. Je crois que dans la Bible il y a également des polygames".
Pour Madeleine, "ce que les gens racontent, ce n'est pas ce que nous vivons. Si nous sommes là d'abord, c'est pour la spiritualité. Et si nous sommes unies c'est parce que notre mari est un spiritain. Il prône la paix, l'union, etc. Donc du coup, les choses éphémères ne sont que vanité des vanités". Carène ne dit pas autre chose : "Nous vivons en paix et en famille. C'est tranquille avec nos enfants aussi".
Interrogée sur une possible injustice qui pourrait exister entre elle et ses coépouses dans la répartion des nuits, Christelle, la doyenne, estime que "ça c'est le dernier de nos soucis, parce que nous avons des esprits qui nous gèrent. Si les esprits nous disent que notre mari doit faire un jeûne de deux à trois semaines sans toucher une femme, tout le monde s'aligne. Mais nous avons chacune 2 jours.
ON
Libreville/Gabon
Enquête