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Société & Culture

Droit à l’IVG : victoire pour les victimes de viol

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ESTELLIA N

ESTELLIA N. a 13 ans et vient de vivre un cauchemar. Cette adolescente gabonaise, violée il y a peu, par son grand-père âgé de 67 ans, ne pourra pas avorter. Un juge en a décidé ainsi. La loi en vigueur dans notre pays ne le lui permet pas. Un vrai désastre pour cette gamine qui devra vivre longtemps avec le souvenir de ce cauchemar.

Plus récemment, une élève de la classe de 2nde âgée de 14 ans a été victime d’un viol en réunion alors qu’elle se rendait à son domicile. Parmi ses bourreaux se trouvait son frère aîné. Le certificat médical indique que la victime est enceinte. Immédiatement, sa famille demande une interruption volontaire de grossesse (IVG). Non ! La loi ne l’autorise pas dans notre pays qui prône une politique nataliste.

Que faire face à cette situation ? Ne peut-on pas faire une exception ? Non ! Dura lex, sed lex, a-t-on rappelé.

Ces deux cas de figure mettent en lumière les conditions d’accès à l’IVG au Gabon. L’avortement est seulement permis en cas de situation de détresse, c’est-à-dire en cas de grave danger pour la santé. Quand on sait que plusieurs mineures sont victimes de viol chaque année, on peut s’interroger. La loi changera-t-elle un jour ? Oui.

Désormais, le projet de modification du Code pénal apporte une ouverture plus large du droit à l'IVG, de sorte que : " l’état de détresse de la femme n’aurait plus besoin d’être qualifié de " grave " ; l’exigence de l’avis du médecin pour constater l’état de détresse de la femme serait supprimée, la femme étant seule à pouvoir apprécier la réalité de son état de détresse au moment de la demande ". Au regard des nombreux dossiers identiques à ceux qui ont été cités plus haut, il est grand temps de sortir de la dimension moralisatrice qu’implique le maintien de ces sanctions spécifiques.



Rudy HOMBENET ANVINGUI



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