Très prochainement, la Cour constitutionnelle ira à la rencontre des représentants des différentes forces vives de la nation. C'est ce qui ressort de l'interview que nous a récemment accordée (lire notre édition de mercredi dernier) la présidente de cette haute juridiction, Marie-Madeleine Mborantsuo. Au centre de cette initiative : la volonté des juges constitutionnels, dans la perspective des échéances électorales à venir, "d'édifier les acteurs de la vie nationale et toutes couches sociales, tous grades confondus, sur les dispositions du Code électoral".
À tous points de vue, cette tournée s'annonce donc pédagogique. Tant il découle, de toute évidence, que l'objectif visé est de permettre aux uns et aux autres d'appréhender, autant que possible, les normes régissant les différentes étapes (organisation, proclamation des résultats, contentieux, etc.) du processus électoral dans notre pays. Ainsi que les prérogatives et attributions des différents acteurs institutionnels (ministère de l'Intérieur, Centre gabonais des élections, Cour constitutionnelle) qui y interviennent à des degrés divers.
En tout état de cause, d'aucuns se réjouissent de cette initiative. D'autant que, selon eux, leurs concitoyens, dans leur grande majorité, maîtrisent peu ou pas du tout les subtilités du processus électoral. D'où, selon eux, les dérives déplorables trop souvent malheureusement constatées à chaque élection dans notre pays. Une situation au demeurant dangereuse pour la vie démocratique. Tant l'ignorance associée aux passions et autres crispations inhérentes à toute période électorale est synonyme de "cocktail explosif, d'extrémisme" pouvant mettre à mal les fondements de notre vivre-ensemble.
C'est dire que consciente de tous ces maux et bien d'autres, la Cour constitutionnelle entend éclairer la lanterne des uns et des autres, pour des élections apaisées.
J.KOMBILE MOUSSAVOU
Libreville/Gabon