Erwann Siadous et Christ Anderson Nounamou, vont probablement regagner les cellules de la prison centrale de Libreville dans les meilleurs délais. Ces derniers sont les suspects du meurtre de Dorothée Michelle Ngoua, retrouvée morte sous l’échangeur de l'ancienne RTG, le 9 août 2023. Cette dernière avait été violée avant d’être tuée par Erwann Siadous, petit frère du petit ami de la victime, Christ Anderson Nounamou.
Interpellés deux jours plus tard par la PJ, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville. Mais au mois de décembre, contre toute attente, ils ont été libérés. Le grand frère se pavane dans Port Gentil, tandis que le petit frère Erwann Siadous, responsable du meurtre, a été envoyé en France par ces parents. Ce dernier nargue même les victimes en postant des vidéos sur les réseaux sociaux.
Une situation qui a secoué l'opinion et la toile, face à ce qu'elles considèrent comme une injustice de la part de la... justice gabonaise, qui ne renvoie pas une image digne en cette période où les militaires sont au pouvoir. Face à tout cela, le ministre de la Justice a réagi à travers un communiqué dans lequel il s’étonne d'ailleurs de la libération de ces deux jeunes, alors que l’information judiciaire est toujours en cours.
" Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, informé de la situation, a immédiatement instruit le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville aux fins de lui faire parvenir un rapport sur les circonstances de la libération des deux inculpés ", peut-on lire. Ainsi, de ce qu'il ressort, " les intéressés, suite à leurs demandes, ont bénéficié d’une mesure de liberté provisoire accordée par le juge d’instruction en date du 22 décembre 2023. Que non satisfait par cette mesure d’élargissement, le parquet de la République a fait appel. Dans un arrêt daté du 25 avril 2024, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel judiciaire de Libreville a confirmé l’ordonnance de mise en liberté provisoire du Juge d’Instruction ", est-il écrit.
Visiblement embarrassé par cette situation, qu'il trouve intolérable et inacceptable, le ministre de la justice a ordonné au procureur général de prendre toutes les dispositions légales " pour l’incarcération immédiate des deux personnes incriminées. "
Tout en instruisant l’Inspection générale des services Judiciaires, aux fins d’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités individuelles éventuelles, envue de l’application stricte de mesures disciplinaires conséquentes, conclut le texte.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon