L'ensemble des acteurs de la lutte contre le tabac au Gabon ont reçu cet appel hier à l'ouverture de l'atelier sur la Convention-cadre de l'OMS qui souligne, entre autres, que leurs intérêts sont inconciliables à ceux de l'industrie du tabac.
LA salle de conférence de l'hôtel le Boulevard a servi de cadre hier au lancement, à Libreville, de la campagne de sensibilisation des cadres et décideurs de la lutte antitabac au Gabon. Cet atelier de sensibilisation, ouvert par Célestine Ba Oguewa, ministre déléguée à la Santé, vient matérialiser la Convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte contre le tabagisme.
Ladite Convention est un projet qui s'inscrit dans la lutte contre le tabagisme, la protection de la santé des Gabonais, mais surtout la sensibilisation des cadres de l'administration publique sur la nuisance de l'industrie du tabac.
Le tabagisme est, en effet, une des principales causes de décès évitable dans le monde. Pourtant, il tue environ 6 millions de personnes chaque année à travers la planète. C'est dans ce cadre qu'a été élaborée la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, ratifiée par le Gabon depuis 2009.
Ledit programme devrait permettre aux cadres de l'administration, à la gendarmerie, à la police, aux agents municipaux et à ceux de la douane, de s'imprégner des directives et recommandations contenues dans ladite convention. Ils devraient surtout appliquer dans leur intégralité les textes adoptés par le gouvernement en matière de lutte contre le tabac au Gabon.
Dans cette perspective, Célestine Ba Oguewa a salué les différentes actions du gouvernement dans la lutte contre le tabagisme, avant de pointer ce qui pourrait être un frein dans cette bataille. « Nous saluons l'adoption par le gouvernement des textes d'application de la loi 006/2013 du 21 août 2013 portant instauration des mesures en faveur de la lutte antitabac en République gabonaise. Ces textes vont nous permettre d'accélérer la mise en œuvre de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac. Cependant, nos efforts seront vains si nous ne nous protégeons pas contre les actions de l'industrie du tabac qui, il faut le reconnaître, ne peut que multiplier ses efforts, afin de faire du bénéfice», a-t-elle fait savoir.
Pour sa part, le docteur Frédéric Mbungu Mabiala, directeur du Programme national de lutte antitabac, s'est appesanti sur la consommation du tabac dans notre pays et sur l'impact du tabagisme dans le monde. « Le tabac tue 6 millions de personnes chaque année, parmi lesquelles 600 mille sont des fumeurs passifs, spécialement les femmes et les enfants exposés involontairement à la fumée du tabac. Au Gabon, les quelques rares études sur le tabagisme chez les jeunes montrent qu'environ 10% des jeunes de moins de 15 ans fument. Ce sont des chiffres qui doivent nous interpeller si nous considérons la taille de notre population», a alerté le directeur du Programme national de lutte antitabac.
Le tabac est déclaré aujourd'hui fléau national à combattre avec force. Cette bataille ne peut être remportée que si tout le monde s'y implique. C'est là, le souhait des acteurs de la lutte contre le tabac au Gabon.
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