Dans son adresse à la Nation, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, n'a pas manqué de dire un mot sur le landerneau politique. Normal, trois élections (présidentielle, législatives et locales) seront organisées cette année. Des échéances capitales méritant la concertation de la classe politique. Une concertation souhaitée par l'opposition. En atteste le dépôt des mémorandums auprès des autorités compétentes et l'appel au dialogue sollicité par plusieurs poids lourds de ce camp.
Un appel, semble-t-il, qui n'est pas resté sans suite. "Je n'ignore naturellement rien des importantes échéances électorales qui nous attendent dans quelques mois. L'État prend toutes les dispositions afin d'assurer leur meilleure organisation", a affirmé le numéro un gabonais. Avant de préciser : "J'ai entendu l'appel de mes compatriotes, notamment des acteurs politiques de la majorité et de l'opposition, demandant l'organisation d'une rencontre pour définir ensemble les bases de la préparation des scrutins au lendemain apaisé". Même s'il n'a pas précisé la date et les points inscrits à l'ordre du jour du dialogue politique en gestation, nul doute que le processus électoral y occupera une place prépondérante dans les échanges.
Comme on pouvait s'y attendre, le chef de l'État n’a pas manqué de fustiger certains errements dont le populisme des membres de la classe politique. "(...) Face à cette menace, qui ronge notre démocratie, et mine le débat public, je voudrais vous inviter à faire preuve de maturité et de responsabilité. À ne pas écouter ni les Cassandres qui vous disent que rien ne marche, ni les charlatans qui vous disent qu'avec eux tout irait mieux", a-t-il déclaré. Reste à savoir si cette fois, tous les leaders politiques – tous bords confondus – parviendront à s'asseoir autour d'une même table et débattre sans aucun tabou ?
Yannick Franz IGOHO
Libreville/Gabon