Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout a, comme prévu, convoqué hier le procureur général près la Cour d'appel judiciaire de Port Gentil, Édith Christiane Mvou Loubamono Mbangangoye, et celui de la République, Pierre Apérano Essongue.
De vives tensions opposent ces deux hauts magistrats ces derniers jours relativement à l'affaire Bécuna. Objectif : avoir plus d'explications sur cette situation qui a écorné l'image de la justice gabonaise. Aussi le point de cette rencontre a-t-il été fait par le secrétaire général, François Mangari.
Selon lequel, "le ministre a rappelé les dispositions, entre autres, de la loi organique qui régissent l’exercice de cette profession et notamment celle du parquet à savoir : le respect scrupuleux des lois, l'exigence d'intégrité, de délicatesse et de dignité, l'obligation de responsabilité et de réserve, le respect du lien de subordination hiérarchique. Avant d’appeler à un retour urgent à la sérénité nécessaire à la bonne administration de la justice."
Et le SG d'informer de ce que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), siégeant en matière disciplinaire, " sera incessamment saisi de l'incident survenu, comme de nombreux autres cas, relevés par l'Inspection générale des services judiciaires au cours des récents contrôles effectués dans l'ensemble des juridictions."
Pour mémoire, dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Port-Gentil, suite à l'incident survenu le 20 mars dernier sur la plateforme pétrolière offshore de Perenco qui a causé la mort de 5 personnes, de vives tensions liées à la garde à vue des dirigeants de Perenco Oil & Gas Gabon sont nées entre le procureur général et le procureur de la République.
Au point que le premier, supérieur hiérarchique du second, a décidé de suspendre ce dernier de ses fonctions pour insubordination. Avant qu'il ne soit rétabli dans ses fonctions.
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon