Le Gabon a-t-il utilisé à bon escient les fonds alloués par le Fonds monétaire international dans sa stratégie de lutte contre la pandémie de Covid-19 ? Le Plan de relance économique du gouvernement soumis à l’approbation du Fonds porte t-il réellement ses fruits ? Les exigences du Fonds en matière de gestion budgétaire et de réformes sont-elles respectées par l’exécutif ? C’est, entre autres, la feuille de route de la délégation du Fonds qui séjourne du 12 au 20 mai à Libreville.
Alors que la société civile, notamment le Copil citoyen, réclame à cor et à cri un audit global sur la gestion des fonds Covid débloqués par les bailleurs de fonds, une mission d’inspection du Fonds monétaire international séjourne du 12 au 20 mai à Libreville. Selon le bureau local du Fonds, il sera question de faire le point sur l’évolution du programme du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
L'absence de la publication du rapport d’audit du cabinet Ernst et Young sur la gestion des fonds Covid serait-elle à l’origine du retard (ou de la suspension) dans le déblocage des fonds alloués au Gabon dans le cadre du MEDC? C’est ce qu’affirme la plate-forme Copil Citoyen qui espère avoir des discussions avec la mission d’évaluation du Fonds sur cette problématique. En effet, à défaut d’avoir un rapport officiel de l’exécutif validé par le Parlement, le Copil citoyen a décidé de produire son propre rapport d’audit.
D’après le résultat de son enquête basée exclusivement, précise la plate-forme, sur des factures et ordres de paiement publiés sur le site internet du ministère de l’Économie, le gouvernement n’aurait dépensé que 56 milliards de FCFA alors que durant la période, le Gabon a…mobilisé 503 milliards de FCFA pour lutter contre la pandémie. Sur ces sommes publiées, la société civile dit avoir constaté des surfacturations et des factures payées pour des services non effectués.
Après plusieurs auditions à l’Assemblée nationale, le gouvernement affirme – tant bien que mal – avoir utilisé cette manne financière dans les bonnes règles de l’orthodoxie financière " Le gouvernement n'a rien à cacher. Si des comportements blâmables ou répréhensibles sont relevés, les auteurs en répondront devant les instances ", avait indiqué le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By-Nze.
Dans tous les cas, le gouvernement gagnerait à faire toute la lumière sur ces graves accusations et rassurer les bailleurs de fonds sur la bonne utilisation de toutes les aides financières dont il a bénéficié.
MSM
Libreville/Gabon