L'opération, effective sur l'ensemble du territoire national, a vu le ministre des Comptes publics, Charles Mba, descendre sur le terrain pour s'assurer du démarrage qui, semble-t-il, a fait beaucoup d'heureux.
Le paiement des rappels sur l'arrimage et la revalorisation des pensions du régime général des agents publics est effectif sur l’ensemble du pays depuis vendredi dernier, pour les retraités bancarisés, et hier pour ceux qui perçoivent encore leur argent dans les services du Trésor public. C'est une enveloppe de 28 milliards de francs CFA qui a été consentie par l'État pour procéder au paiement des rappels de 26 000 agents retraités de l'État.
Hier, les différents sites du Trésor public réquisitionnés pour la circonstance étaient bondés dès les premières heures de la journée. De la délégation de Nzeng-Ayong au Trésor public du centre-ville, en passant par la délégation de l'Estuaire à la Ré- novation, les pensionnés étaient au rendez-vous. Un dispositif permettant de mieux les accueil- lir et les orienter avait été mis en place sur tous les sites.
Des sandwiches et des rafraîchisse-ments leur ont même été servis. Des innovations qui n'ont pas manqué de leur faire plaisir. Dans la foulée, le ministre des Comptes publics, Charles Mba, accompagné du directeur général de la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF), Carl Ngueba Boutoundou, et son homologue de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), Luther Steeven Abouna Yangui, a effectué des visites inopinées sur les différents sites pour se rendre compte du déroulement de l'opération.
"C'est un événement historique. C'était le sou- hait du chef de l'État, lors de son adresse à la nation, de voir les pensions arrimées, payées et régularisées. Il s'est mobilisé pour trouver les fonds nécessaires, et nous avons été instruits de réa- liser rapidement cette opération. Nous l'avons promis pour le 26 de ce mois. Et c'est fait", a déclaré le ministre Charles Mba.
La même joie est perceptible sur les visages des retraités. Beaucoup parmi eux n'y croyaient plus. Tellement depuis 2015, les choses ne semblaient pas évoluer. "Mais aujourd’hui, nous sommes passés de maltraités à retraités. Et nous remercions les hautes autorités pour cette décision à forte tonalité sociale", s'est réjoui Blaise Mandoukou, enseignant à la retraite.
Rappelons que depuis juillet 2015, il y a eu le Nouveau système de rémunération (NSR) des agents de l'État. Lequel s'est traduit par l’augmentation des salaires des agents actifs. Cette réforme n'était pas sans conséquences sur les retraites, parce qu'elle touchait notamment le salaire de base de l'agent public qui est le premier paramètre pour la détermination de la pension.
"Et pendant neuf ans, c'est une absence de textes, une absence de décisions qui a créé cette situation d’arriérés de paiement et d’écart de paiement entre les montants perçus provisoirement par les pensionnés durant ces années et les montants qu'ils auraient dû percevoir. Et c'est cet écart-là multiplié par le nombre de mois qui fait l'objet de rappel pour le point sur l’arrimage", avait expliqué le directeur gé- néral de la CPPF, Carl Ngueba Boutoundou, sur un plateau télé.
Le DGCPT, Luther Steeven Abouna Yangui, quant à lui, a rappelé qu’après le paiement du 26 février, à l’échéance mensuelle du paiement des pensions, les retraités recevront des pensions arrimées et revalorisées. "Cela constitue un effort de 1 milliard 400 millions de francs CFA qui ont été consentis par l'État pour permettre d’améliorer les reve- nus de cette catégorie de personnes."
Abel EYEGHE EKORE
Libreville/Gabon