La problématique de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition préoccupent les élus nationaux de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC). D'où leur décision de se regrouper à travers le Réseau des alliances parlementaires de l'Afrique centrale pour la sécurité alimentaire et la nutrition (RAPACSAN).
Objectif : contribuer à la mise en œuvre des initiatives publiques, en vue de stopper une situation alarmante sur ces questions, informe le Gabonais Jean René Nzamba Mombo, secrétaire général du Réseau. L'année dernière, le nouveau rapport de Nations unies sur l'état de sécurité alimentaire et la nutrition (SOFI) a alerté la communauté internationale.
Il a, en effet, relevé que près de 800 millions de personnes ont souffert de faim dans le monde en 2020. Cette même année, 2,4 milliards d'individus ont connu l'insécurité alimentaire.
L'Afrique centrale est donc une région concernée par ces questions-là, selon l'Organisation ses Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au Gabon, plus de 90% ses denrées alimentaires sont importées, confirment des chiffre rendus régulièrement publics par le ministère de l'Agriculture. Ce qui représente environ 400 milliards de FCFA de dépenses.
Pourtant, les initiatives gouvernementales ne manquent pas dans ce pays pétrolier. La plus récente est la nouvelle politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle adoptée et lancée lors du conseil des ministres du 17 mai 2017.
Cette politique consacre l'objectif d'éradiquer l'insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes. Elle ambitionne également de garantir la souveraineté alimentaire et nutritionnelle à toute la population à l'horizon 2025.
Principal pourvoyeur des pays de la Cémac, six des dix régions au Cameroun ont une prévalence de retard de croissance ou de malnutrition chronique de plus de 30% chez les enfants de moins de 5 ans. La République démocratique du Congo, l'autre géant de la CEEAC peuplé de 80 millions d'habitants, voit 40% des enfants de moins de 5 ans souffrir de malnutrition et 23% de la population rurale d'une insécurité alimentaire.
La situation n'est guère reluisante au Tchad et en Centrafrique. En somme, selon la FAO, près de 43% de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire.
Toutes ces statistiques, poursuit Jean René Nzamba Mombo, ont alerté les parlementaires de la sous-région qui se sont constitués en réseau lors d'une rencontre de haut niveau à Brazzaville au Congo. Actuellement, le RAPACSAN procède à l'installation des organes nationaux membres.
G.R.M
Libreville/Gabon
Économie