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Société & Culture

Gabon/VIH pédiatrique : 587 enfants de moins de 15 ans vivent avec la maladie

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À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, qui se célèbre le 1er décembre de chaque année, notre équipe de rédaction se penche sur le VIH Pédiatrique. Ses chiffres, les difficultés auxquels sont confrontés ces petits…

 

 

"587". Tels sont les chiffres nationaux de la pandémie côté enfants dans les centres de traitements ambulatoires (CTA) du Gabon. Mais dans la norme, ce sont 1 500 enfants qui sont attendus selon les estimations nationales. Toute chose qui signifie que près de 1 000 enfants restent à dépister et à traiter. Et, sur ces 587 enfants vivant avec le VIH, les 2/3 sont à Libreville la capitale gabonaise, révèle le directeur général du Programme national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida (PNLIST), le Dr Raïssa Ndong Assapi Okouyi.

 

Ce qu'il faut garder à l'esprit c'est que le diagnostic reste difficile à pratiquer sur cette catégorie d'individus du fait que la majorité de ces enfants sont déjà orphelins d'un, voire des 2 parents, regrette le DG du PNLIST. Conséquences, dans le suivi, ces enfants sont délaissés abandonnés et rendus plus vulnérables encore. Autres difficultés auxquels sont confrontées ces enfants : malgré la gratuité du traitement des antirétroviraux (TTT ARV), ce dernier est entouré d'une série d'examens assez difficile à obtenir, du fait très souvent de l'état de précarité des tuteurs. Sans oublier que les enfants, affiliés à la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), perdent son bénéfice, après le décès du parent, assureur principal. De même, les protocoles de TTT ARV, fait de nombreux comprimés, ne sont pas toujours acceptés par l'enfant lui-même qui ne comprend pas pourquoi il devrait prendre des médicaments.

 

Ce qu'il faut par ailleurs savoir dans le VIH pédiatrique est que la plupart des enfants infectés l'ont été par la transmission mère enfant. ''Mais nous enregistrons aussi des cas de contamination par viols, mariages précoces, ou rapports sexuels précoces.'' Pourtant, depuis les années 2000, un programme de Prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) appuyé par l'Unicef dans un plan national d'élimination de cette PTME élaboré en 2012 est actif et concret sur le territoire national. Les activités de ce plan visent à ce qu'aucun enfant, né de mères séropositives, ne soit infecté par le VIH. Ceci pour attester de ce que les 1ers enfants infectés par le VIH et qui vivent encore grâce au TTT ARV ont déjà plus de 30 ans et sont déjà eux-mêmes des parents malgré leur maladie. Mais définitivement, le problème des ruptures des TTT ARV, associés aux formulations pédiatriques constitue de gros freins à la fidélité des patients dans les structures de soins occasionnant de nombreux perdus de vu. À quoi il faut ajouter d'autres phénomènes sociaux comme laisser élever son enfant par un tiers qui n'aident pas souvent à retrouver les cas de VIH.

 

Aussi est-il important d'exhorter la population à vérifier le statut sérologique de tous les membres de la famille, et particulièrement les enfants de moins de 15 ans dont les parents sont décédés de VIH, surtout les mamans. D'où cette vaste campagne de dépistage du VIH ouvert à tous du 1er au 15 décembre au PNLIST pour donner à chacun, l'opportunité de connaître son statut.

 

Line R. ALOMO

 Libreville/Gabon

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