Les membres du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) sont montés au créneau, hier, pour dénoncer, une fois de plus, d'un ton ferme, l'ingérence du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire. C'était à la faveur d'un point-presse tenu dans la salle d'audience du palais de justice de Libreville.
Cette déclaration publique fait suite à l'affaire d'un de leurs collègues juges, qui aurait mis en liberté provisoire un inculpé. Une décision qui, semble-t-il, aurait été fortement contestée par l'autorité de tutelle.
Au cours de cette rencontre avec la presse, le président du Synamag, Germain Nguéma Ella, est revenu sur les abus dont a été victime leur collègue. « Magistrat instructeur dans l'affaire qui intéresse certainement le pouvoir exécutif, il lui a été ordonné de se rendre nuitamment au ministère de la Justice afin de fournir des explications sur les raisons qui ont motivé la mise en liberté de l'inculpé », a relevé le président. Avant d'ajouter que, « y étant, le ministre se serait donc livré à un interrogatoire humiliant, rabaissant, fulminant, allant jusqu'à l'accuser d'avoir perçu des sommes d'argent en contrepartie de cette mise en liberté ».
Pire, déplorent encore les magistrats syndiqués, le ministre aurait brandi des menaces de suspension de fonction et de solde allant jusqu'à exposer le président de la République en prétextant que ce dernier aurait donné des instructions fermes pour que le collègue soit mis aux arrêts.
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