SELON les conclusions du rapport de la Banque mondiale, les efforts de diversification entamés, depuis plusieurs années, par les différents gouvernements ne sont pas encore parvenus à réduire la dépendance de l’économie gabonaise à l’égard du pétrole. Ce qui continue à exposer le pays à plusieurs risques que l’exécutif actuel tente de limiter à travers une stratégie de diversification des exportations basée sur trois principaux instruments : L’interdiction d’exportation de grumes pour favoriser la transformation locale; la création de zones économiques spéciales pour attirer l’investissement direct étranger (IDE) et l’assistance aux PME.
S’agissant de l’interdiction d’exportation de grumes, l’expérience internationale a démontré que la transformation du bois requiert des qualités différentes de l’exploitation forestière et ne crée pas forcément beaucoup d’emplois. Le premier risque, souligne la Banque mondiale, est que les unités de transformation deviennent inefficaces et secundo que la baisse du prix des grumes rende attractif le défrichement pour d’autres utilisations.
Concernant les zones économiques spéciales (Zes), si elles ont rencontré un certain succès dans les pays asiatiques, le bilan en Afrique reste mitigé en raison de son faible impact sur l’emploi, souligne la Banque mondiale.
« La main d’œuvre est plus coûteuse en Afrique parce que la vie est plus chère. Et le succès d’une Zes dépend de ce qui se passe en dehors de la Zes. A savoir les capacités portuaires, le transport jusqu’au port, l’énergie etc. », indique le rapport.
Pour la Banque mondiale, les IDE ne répondent pas à une variation du taux de taxe sur les entreprises. Mais aux fondamentaux dans le pays d’accueil (stabilité macroéconomique, climat d’investissement) surtout dans les pays à bas revenus. Ainsi, la course vers le bas en matière fiscale a peu d’effet sur les motivations des investisseurs étrangers et réduit la possibilité d’améliorer les infrastructures, qui, elles, sont importantes pour les IDE.
S’agissant de l’assistance aux PME, beaucoup d’efforts ont été faits par le gouvernement. Toutefois, l’accès au crédit reste toujours très difficile pour la grande majorité de ces structures.
Maxime Serge MIHINDOU
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