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Société & Culture

Enfants abandonnés  : pour endiguer le fléau, il faut tuer le mal à racine

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Accidents de parcours, non désirés, bâtards, sans avenir, sont autant de qualificatifs dont sont afflublés les enfants abandonnés par de nombreuses jeunes filles-mères au Gabon. Ces dernières, victimes elles-mêmes d’abandon de la part des géniteurs, se rendent coupables d'actes ignobles. Pour leur venir en aide, les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et au développement ne peuvent pas tout faire.

"Chat noir", de son nom de code à 17 ans, comme plusieurs de ses camarades de l'orphelinat "Arc-en-ciel", il est un enfant abandonné, devenu au fil des années, un enfant de la rue. Il n'est pas scolarisé dans un collège, il ne reçoit pas l'éducation de ses géniteurs, il est le fruit de nombreuses éducations. Aujourd'hui, il essaie de se prendre en main, malgré maints difficultés, c'est normal, personne pour lui tenir la main, il est abandonné à lui-même. S'il a échappé à une mort dans les bois en pleine forêt, ou à une vente d'enfants au marché noir, "chat noir" évolue aujourd'hui dans une société dans laquelle il ne peut compter que sur lui-même. Car pour rappel, les maisons d'accueil et les orphelinats ne sont pas des lieux de vie, mais de réinsertion sociale. 

Si l'histoire de "chat noir" peut susciter la compassion, elle doit surtout interpeller. Parce que sous d'autres lieux, des histoires semblables frôlent le pire. 

Déjà, le 6 février 2021, Josiane Atsame Efane, une jeune mère de 23 ans, était aux mains des Officiers de police judiciaire (OPJ) de la brigade de gendarmerie du Cap-Estérias, dans la zone nord de Libreville, pour répondre de son acte.

À cette époque, notre jeune compatriote avait simplement abandonné son nouveau-né dans la broussaille. Récemment (16 octobre 2022), ce sont des confrères de Gabonmediatime, dans un article, qui mettaient en lumière un nouveau cas d’abandon d’enfants, ponctué par une vente de deux nourrissons pour la modique somme de 2 millions de FCFA. Fort heureusement, c'est par le biais des services judiciaires de Libreville que le Samu social, outil en charge d'offrir des soins dans l'ensemble du pays, que ces deux nouveau-nés ont pu être pris en charge. Si ce type d'actes semble devenir légion dans notre pays, il est plus qu'urgent de tuer le mal à la racine. Et en ce sens, les médias doivent prendre leur part de responsabilités.

C'est par ce moyen d'information que les masses comprendront l'utilité de faire usage de bon sens et de responsabilité. De plus, les médias doivent davantage promouvoir les textes juridiques en vigueur. Pour preuve, selon l'arrêté 0461 du 28 septembre 2022 réglementant la gestion et le dépôt des déchets ménagers dans la commune de Libreville, "toute personne ayant envoyé ou laissé un enfant de moins de treize (13) ans déposer les déchets ménagers dans les bacs ou bennes à ordures ou Points d'apport volontaires, est passible d'une amende de cinq cent (500) à cinquante mille (50 000) francs CFA. En cas de récidive, cette peine sera portée au double".  
Il faut l’implication de tous. En clair, c’est parce qu’ils sont considérés comme quatrième pouvoir, que les journalistes et les professionnels des médias en général devraient s’engager davantage dans les luttes sociales. Car, si on leur reconnaît de facto cette capacité de prévention et de sensibilisation, les médias, dans leur mission au quotidien d’informer, d’éduquer et de divertir les masses, doivent apporter leur pierre à l’édifice dans ce combat dans lequel sont impliqués tous les pays. Les enfants ne sont-ils pas la prunelle de nos yeux à leur naissance ? Méritent-ils un tel sort ?

Autant de questions qui mettent en exergue la problématique des abandons massifs des enfants ces dernières années au Gabon.

Toute chose qui devrait conduire chaque acteur à se joindre à la lutte pour éradiquer le fléau. Car, comme on dit en langue fang,"Abime Té" (Ça suffit !).

Hans NDONG MEBALE

Libreville/Gabon

 

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