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Société & Culture

Restauration de la voie publique  : Le grand nettoyage a commencé

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C'est la zone du PK 12 qui a servi de point de démarrage hier à cette opération "coup de poing" contre l'occupation anarchique du domaine public à travers le Grand Libreville.

COMME annoncé à travers un communiqué signé du gouvernement, le 17 juin dernier, l'opération de restauration de la voie publique, des accotements et des terre-pleins centraux dans le Grand Libreville (Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum) a démarré hier. Et c'est la zone du PK 12 qui a servi de point de départ, dès 5 heures du matin ce 20 juin, à ce grand nettoyage de la capitale et de sa proche banlieue pour libérer le domaine public anarchiquement occupé devenu monnaie courante ces dernières années.

Les autorités gouvernementales avaient donné un délai de 48 heures à compter du 17 juin aux occupants anarchiques de ces espaces publics, avant le début de l'opération. Car, dans le Grand Libreville, il n’était plus rare, en effet, de constater des constructions jouxtant les voiries, alors que les emprises du patrimoine routier, dépendances du domaine public national, s’étendent sur 60 mètres, comptés à partir de l’axe du terre-plein central, de part et d’autre des voies-express et des routes rapides à 2 x 2 voies ; 30 mètres comptés à partir de l’axe central, de part et d’autre des routes nationales ; 15 mètres comptés à partir de l’axe central, de part et d’autre des routes d’intérêt régional (provinciales, départementales et communales).

À l’aide d'engins de démolition, de ramassage et de nettoyage, les agents affectés à cette opération "coup de poing" ont débarrassé le domaine public de ce qui, jusqu'à hier, entravait encore la circulation dans cette agglomération du PK 12. Avec autour et pendant le déroulement de l'opération, le déploiement d'un large cordon de sécurité.

Comme on pouvait bien s'y attendre, d'énormes embouteillages se sont formés très tôt dans la matinée le long des deux voies de la chaussée. Il a fallu aux automobilistes un peu plus de 10 minutes, voir 15, pour traverser cette zone transformée en vaste champ de ruines. Réduits en décombres, les comptoirs et installations des commerçants étaient déposés à l'arrière des camions de transport d'ordures, sous les regards impuissants et résignés de leurs propriétaires.

Dans un langage violent, ceux-ci exprimaient leur détresse, se demandant à quel saint se vouer désormais. "Qu'allons-nous devenir maintenant ? Nos principales sources de revenus sont détruites", pouvait-on les entendre crier. "Ce qui nous paraît bizarre, c'est que la mairie nous a prélevé 10 000 francs il y a moins d'une semaine, alors que l'opération était imminente. En plus, nous versons des taxes quotidiennes de 1 500 francs par commerçant", ont-ils expliqué. "Maintenant qu'on nous déguerpit d'ici, où compte-t-on nous reloger ? Je crois que c'est par cela que les autorités devaient commencer, car nous sommes là maintenant abandonnés à nous-mêmes", ont ajouté les commerçants.

À bien les écouter, le plus dur commençait pour eux. Le bras de fer qu'ils avaient voulu engager avec les forces de l'ordre dépêchées sur les lieux, n'a servi à rien. Résignés et surtout impuissants, ils ont assisté à la destruction de ce qui, jusqu'à samedi soir, accueillait encore leurs marchandises.

Dans les autres artères de la capitale, ce dimanche matin là, les occupants anarchiques, ayant déjà reçu des échos en provenance du PK 12, se préparaient déjà à toute éventualité. Beaucoup d'entre eux n'avaient pas sorti leurs marchandises, encore moins déblayé leur matériel sur la rue, comme à leur habitude. Près de l'échangeur de Nzeng-Ayong ou de celui des Charbonnages, ils étaient en communication téléphonique permanente avec leurs collègues de la zone des PK pour se sauver au cas où ils apercevraient le dispositif de démolition.

Sinon, l'opération va se dérouler progressivement et s'étendre dans l'ensemble du Grand Libreville. À ce qu'il paraît, le gouvernement ne se donnera pas de répit tant que ce grand nettoyage n'aura pas restauré au domaine public tous les droits qui lui reviennent.



Frédéric Serge LONG



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