Le drame que l'on déplore comporte de nombreux éléments qui interpelleraient plus d'un, pour peu que l'opinion en saisisse bien leur sens réel.
Lionel Ondo Nziengui était loin d'être un désoeuvré qui pouvait déambuler jusqu'à pas d'heure, sans se soucier des intérêts professionnels. Il était bel et bien un agent du Centre hospitalier régional de Melen-Estuaire, où il exerçait en tant que brancardier.
C'est qu'il y jouait un rôle important dans la chaîne des urgences, celles-ci pouvant intervenir à n'importe quel moment de la nuit comme de la journée.
C'est en effet le brancardier qui assure le transfert souvent délicat du patient depuis l'ambulance (ou le véhicule particulier) jusqu'au pôle des soins où intervient le corps médical. Ce qui n'est pas rien.
Ce travail nécessite de la ressource physique de tous les instants, une lucidité irréprochable et un éveil constant. Des qualités qui commandent d'être au poste, résistant aux sirènes de vie extraprofessionnelle.
Et si l'on peut s'y égarer de temps à autre, il est conseillé de ne " pas dépasser les bornes ". Or, l'accident mortel a eu lieu à … 3 heures du matin. Et là l'excès est effectif, car en pleine période d'un couvre-feu qui démarre à 24 heures, Lionel ne devait pas se trouver dans un bar ouvert en violation des mesures étatiques.
S'il était sorti pour se détendre et se désaltérer, ce n'était pas pour y être au-delà. Ce qui a fini par ouvrir la porte à l'irréparable que l'on est en train de regretter.
En restant à son poste de travail, s'il était de garde ou en retrouvant sa famille avant l'heure du couvrefeu, il n'aurait sans doute pas rencontré sur sa route Intime Bissiélou. Pour son malheur.
Et que dire du troquet qui a servi de théâtre au drame !
--
Notre article détaillé sur le drame du PK 11 à lire en version numérique en suivant le lien : www.e-kiosque-sodipresse.com
--
ENA
Libreville/Gabon