Il a été reconnu coupable des crimes de détournement d'argent public et de blanchiment des capitaux. Il devra payer une amende de 50 millions et, spécifiquement à l'État, une somme de 5 milliards.
EN appelant la justice gabonaise à la fermeté à l'endroit des criminels financiers, alors qu'il dénonçait les malversations financières, au nom de la présidence de la République dont il était le porte-parole, Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi ne pensait sans doute pas qu'il ferait face à la justice. Hier, au deuxième et dernier jour de son procès, celui qui portait la parole de la première institution de la République a donc été épinglé par la justice pour la commission des crimes de détournement d'argent public et de blanchiment des capitaux. À côté de lui, son assistante Sandy Ntsame Obame que la Cour criminelle spécialisée a aussi culpabilisée en raison de sa complicité reconnue dans le crime de détournement d'argent public.
L'ex-onseiller en communication du chef de l'État s'exposait à des peines de 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 100 millions de nos francs.
Il en est de même de sa proche collaboratrice, entendu que, selon la loi pénale, "le complice écope la même sanction que l'auteur d'une infraction".
Finalement, la Cour a condamné Ike Ngouoni à 8 ans de réclusion criminelle et à une amende de 50 millions de FCFA. De plus, il devra rembourser à l'État la somme de 5 milliards de FCFA.
Sandy Ntsame Obame s'en tire plutôt bien. Elle n'a écopé que de 5 ans de prison avec sursis et à 500 millions de FCFA d'amende.
Durant son réquisitoire, le procureur général Steeve Ndong Essame Ndong a fait la démonstration de la commission des charges mises sur ces deux compatriotes. Déplorant aussi le fait que "l'on a confié la gestion de la chose publique à des jeunes qui faisaient des griefs de mauvaise gouvernance aux vieux, sans être eux-mêmes à la hauteur de ce que l'on attendait d'eux".
Et que, pour espérer se soustraire de la rigueur de la justice, Ike Oswald Ngouoni Aïla Oyouomi a plutôt fait des déclarations discréditant la première institution du pays. "Cela dit, vous n'aurez aucun mal à reconnaître sieur Ngouoni Aïla Oyouomi et dame Ntsame Obame coupables des crimes commis, a-t-il souligné à la Cour criminelle spécialisée.
Non sans requérir 15 ans de réclusion criminelle et 50 millions de FCFA à l'encontre de l'ex-collaborateur du numéro un gabonais. Concernant Sandy Ntsame Obame, il a sollicité des circonstances atténuantes ainsi qu'une condamnation à 10 ans de réclusion criminelle assortie d'un sursis de 5 ans et à une amende de 25 millions de FCFA.
Derrière les barreaux depuis 2019, Ike Ngouoni, connu pour sa passion pour la lecture et le basketball ainsi que pour son caractère calme, respectueux et prudent, devrait y rester encore 5 ans. Quant à son ancienne assistante, en liberté provisoire depuis le 6 mars 2020 après seulement quatre mois de détention préventive, elle peut enfin respirer la quiétude.
G.R.M
Libreville/Gabon
Faits divers & Justice