CE 14 mars, alors que le soleil darde ses rayons sur le Port Môle, le porte-parole du collectif des familles des disparus du "Esther Miracle" hurle des nouvelles dans un micro. "Les recherches se poursuivent. Mais il faut déjà s’attendre à ne pas retrouver certains parents…" Pendant ce temps, un groupe religieux arrive avec quelques colis, mais surtout, appareils photos et caméras. Mais ils ne sont pas les seuls. Avant eux et sûrement après, il y a aussi quelques politiques qui se feront aussi accompagner de photographes. Preuve, s'il en était besoin, qu'il y en a qui en profitent pour communiquer outrancièrement. Car au-delà du recueillement, le Port Môle est devenu le lieu où il faut être vu.
Qui avait sérieusement pensé que toute cette affaire ne ferait pas l'objet de quelques récupérations sociales et, surtout politicienne ? Il faut tout de même noter qu'au-delà de ceux qui se font suivre par des caméras, qui veulent être vus ici, la solidarité est réelle, effective et bien organisée. Avec de l'eau minérale qui continue d'arriver par dizaine de palettes, du lait, du sucre, et même à manger. Si l'occasion s'y prêtait, on dirait sans risque de se tromper que le Port Môle est devenu le lieu où il faut être pour manger et boire "Ngori".
Plus sérieusement, maintenant que l'on a repêché 15 autres corps, est-ce le début de la fin du camp installé au Port Môle ? Sinon, la fin du deuil national décrété du 14 au 16 mars marquera-t-elle la fin ou sinon la levée de ce "camp" ?
Line R. ALOMO
Libreville/Gabon