BRICE Laccruche Alihanga (BLA) doit-il être considéré comme un faiseur de rois, du temps où il était directeur de cabinet du président de la République ? L'on est tenté de l'affirmer. Il aurait, tout bien considéré, usé de ce statut de proche collaborateur du numéro un gabonais pour débarquer de leurs postes des personnes ne servant pas ses desseins et placer ceux, au contraire, disposés à l'accompagner. En 2017, il est à l'origine de la nomination de Renaud Allogho Akoue aux fonctions de directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs). Alors que ce dernier servait au Togo, comme directeur général de l'Omnium gabonais d'assurances et de réassurances (Ogar) dans ce pays d'Afrique de l'ouest. Mais les deux hommes se connaissaient depuis plusieurs années. "Je l'ai connu alors que j'étais au cabinet d'audit PriceWater Coopers, puis quand j'ai intégré le groupe Ogar.
Il est alors directeur général de BGFIBank", a confié, à la Cour criminelle spécialisée, l'ancien patron de la Cnamgs. Non sans indiquer être rentré d'urgence au Gabon, à la demande de l'ex-directeur de cabinet d'Ali Bongo Ondimba, qui lui avait dit que "le patron a impérativement besoin de toi". Une fois à Libreville, Renaud Allogho Akoue s'est hâté d'aller le rencontrer au palais du bord de mer. Là-bas, Brice Laccruche Alihanga l'aurait informé de ce que le chef de l'État a décidé de lui confier la gestion de la Cnamgs comme directeur général. "Après des heures de réflexion, j'ai accepté la proposition. Certes, je n'ai jamais rencontré le président de la République avant ma nomination. Il reste que, pour moi, c'était un appel de la nation", a-t-il ajouté. Lorsque le président de la Cour criminelle spécialisée lui demande s'il était redevable à BLA, il répond sans hésiter : non et que, éventuellement, c'est au chef de l'État qu'il devait l'être.
Entre son poste à Ogar et l'appel de Brice Laccruche Alihanga, Renaud Allogho Akoue dit n'avoir eu aucun contact avec lui. Mais la Cour a établi une relation ancienne entre les deux hommes. Ce qui a favorisé vraisemblablement la nomination du natif d'Oyem comme président d'honneur de l'Association des jeunes volontaires émergents (Ajev) dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem et au bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG).
G.R.M
Libreville/Gabon