Le bilan de la mise en oeuvre du Programme de renouvellement de la voie (PRN), les déraillements de trains, le temps de parcours des voyages en train, la politique RSE, les défis et les perspectives, étaient les questions au centre mardi dernier, de la conférence de presse de Christian Magni, directeur général de la société d’exploitation du transgabonais (Setrag).
Face à la presse, le manager de l’entreprise transport ferroviaire, filiale du groupe Eramet, a fait le point sans détours des différentes réalisations, des contraintes opérationnelles, des travaux en cours et des efforts déployés pour répondre aux préoccupations de la clientèle, notamment des voyageurs.
Dans le cadre du PRN débuté en 2017 pour s’achever en 2024, 225 kilomètres de voie ont déjà été renouvelées sur les 648 kilomètres de la voie ferrée, avec le remplacement des traverses en bois viellissant par des traverses en béton armé bi-blocs dont la durée de vie (50) ans est trois fois plus longue. A terme, Setrag ambitionne de restaurer durablement la capacité du trafic d’ici à 2025, dans le respect des standards internationaux en matière de fiabilité et de sécurité ferroviaires. Le remplacement des rails de 50 kg par des rails de 60 kg plus adaptés au volume du trafic actuel, découle également de cet objectif de Setrag qui vise à éliminer les ruptures de rails à l’origine des incidents sur voie tels que les déraillements qui paralysent souvent la circulation.
La problématique des zones instables qui concernent les 150 premiers kilomètres du réseau et le contexte de la voie unique ont également été évoqués par Christian Magni, tout comme le gain de temps et la sécurité qui sont au centre des priorités. C’est dans cet élan que plusieurs chantiers sont en cours pour améliorer les temps de parcours des trains voyageurs, réduire le nombre des détresses des locomotives, limiter le temps d’attente des trains en gare, améliorer le confort à bord des trains voyageurs et sécuriser les passagers.
« Nous ambitionnons réduire progressivement le temps de parcours des trains de voyageurs à compter du premier trimestre 2023. Nous allons réhabiliter les voitures pour passagers, acquérir 10 nouvelles locomotives dès février. L’ouverture d’une nouvelle gare à Lastourville est également en prévision. Nous allons également rallonger 10 voies de croisement et créer une troisième voie de croisement dans 4 gares pour les stationnements des trains en cas de détresse, afin d’éviter de perturber le trafic », a indiqué le directeur général de Setrag.
Au-delà de la modernisation du chemin de fer devenu vétuste, la stratégie d’investissement communautaire au service des riverains à travers ses actions RSE, notamment la construction d’une structure hospitalière moderne à Booué, ainsi que la transformation numérique de Setrag, n’étaient pas en reste lors de ces échanges avec les journalistes.
Mais l’essentiel de l’entretien a surtout porté sur les plaintes récurrentes des usagers concernant les arrêts et temps de parcours lors des voyages devenus trop longs, la qualité de service ou encore l’absence de communication dans les trains. Qualifiant ces préoccupations de légitimes, Christian Magni a demandé de s’armer de patience.
« Nous comprenons la souffrance de notre clientèle mais l’état de la voie nécessite des ralentissements. Des efforts et des aménagements sont faits pour un retour progressif à à la normale et nous sommes conscients qu’il y a des choses à améliorer par rapport à la qualité de service et la prise en charge des voyageurs », a-t-il expliqué.
La conférence de presse a été suivie par une visite guidée des installations et nouvelles acquisitions idoines pour l’accélération des travaux sur les différents chantiers de Setrag.
Josiane MBANG NGUEMA