La dénomination Comité pour la transition et la restauration des institutions adoptée par les Forces de défense et sécurité (FDS), qui ont pris le pouvoir à l'aube du 30 août 2023, ne laissait guère de place à l'ambiguité quant à leurs motivations.
Ni, surtout, à l'engagement qui était le leur : au bout d'une période dont la durée sera définie plus tard (2 ans, suivant le chronogramme rendu public en novembre), revenir à un ordre constitutionnel reposant sur des formes et des structures politiques largement approuvées par les Gabonais.
D'où le choix, contrairement aux juntes s'étant emparées du pouvoir ailleurs sur le continent, d'en faire un processus parfaitement inclusif. Difficile, toutefois, d'imaginer qu'on puisse agir sur des institutions, il est vrai largement dévoyées au fil des années, en oubliant les hommes.
En particulier la dignité à laquelle ils ont droit et, plus généralement, aux conditions de vie auxquelles ils doivent prétendre.
Incarnation du nouveau pouvoir, le général Brice Clotaire Oligui Nguema égrènera, lors de son discours d'investiture le 4 septembre, ses priorités dans ce domaine, listant les catégories (retraités, seniors, fonctionnaires, élèves, personnes vivant avec un handicap...) sur lesquelles devait être portée une attention immédiate et indiquant les leviers et les ressorts sur lesquels appuyer pour la réussite d'une telle ambition.
A l'exemple de la réappropriation par les Gabonais de leur économie (lire par ailleurs).
Une ambition qui s'étendra à la rénovation des infrastructures, certaines dans un état de délabrement inquiétant, ou à la construction de nouvelles, parfois d'envergure.
Quitte à s'attirer des critiques, certes à la marge, pointant un risque de dispersion.
Nombre de ceux qui les portent estimant qu'un tel chantier devrait plutôt incomber au pouvoir élu au terme de la Transition.
Mais comment, face à des besoins aussi urgents que vitaux, laisser un pays en jachère pendant deux ans ? Au reste, et s'agissant des chantiers, comment ne pas citer celui sans doute pas le plus facile à faire aboutir des mentalités ? "J'entends faire émerger un nouveau type de Gabonais" s'était engagé le chef de l'État, dans son discours à la Nation du 16 août.
Une façon, finalement, de demeurer fidèle au serment du CTRI, ce triptyque répété depuis comme un mantra : "guérir, transformer, unifier le Gabon".
MBA ASSOUME
Libreville/Gabon