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Enquête

Indemnités en retard : la double peine des mères en congé de maternité

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L'indemnité journalière de maternité (IJM) est prévue par la loi. Celle n° 037/2023 du 17 juillet 2023, modifiant et supprimant certaines dispositions de la loi n° 6/75 du 25 novembre 1975 sur le Code de la sécurité sociale, stipule en son article 53 : "Toute femme salariée perçoit pendant les périodes pré et postnatales définies par le Code du travail, une indemnité correspondant à la totalité du salaire soumis à cotisation qu’elle percevait au moment de la suspension du contrat de travail".

Le décret d'application du Code de sécurité sociale du Gabon prévoit par ailleurs que l'IJM est payée en deux tranches : la première après l'accouchement, la seconde à la reprise du travail. Mais qu'en est-il dans les faits ? Il faut interroger les bénéficiaires.

D'abord, LM, cadre supérieur dans une administration de Libreville, qui a requis l'anonymat. Lors de sa première grossesse, LM ignorait ce qui l'attendait. "Quelques jours avant mon congé de maternité, notre chargé du service social m'a informée de ce que je ne percevrais pas de salaire pendant mon congé et qu'à mon retour, je serais prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)".

Ce n'est que dix mois après le dépôt de son dossier qu'elle a perçu ses IJM. Pour sa deuxième grossesse, elle a attendu deux ans pour être payée. Pour son troisième enfant, né le 24 janvier 2024, elle a, miracle (!), reçu ses IJM il y a moins d'un mois. "Financièrement, c'est difficile. Pendant mon congé, je dois réduire mes dépenses, comme arrêter le contrat de la ménagère. Sans famille à Libreville, gérer une maison avec un mari, deux enfants en bas âge et une grossesse est épuisant et stressant."

Marina Mbougue Mekogo est également victime du retard des IJM. Elle attend ses indemnités depuis décembre 2020, alors qu'on lui avait promis un paiement 45 jours après le dépôt du dossier à la CNSS. "La CNSS nous a informés qu'elle était en difficulté et que les paiements seraient effectués progressivement sous la direction de l'administrateur provisoire".

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Line R. ALOMO

Libreville/Gabon

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