La 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations s’est achevée dimanche soir sur le sacre des Lions Indomptables du Cameroun. Au sortir d'un tournoi, riche en enseignements, que le Gabon a accueilli du 14 janvier au 5 février. Passage en revue du baromètre de la Can 2017.
Personne ne les avait vus venir. Surtout après une phase de poules peu brillante. Pourtant, ce sont bien les Lions indomptables, sans être flamboyants, qui ont terminé sur le toit du continent. Pour la cinquième fois de leur histoire.
Après trois éditions d'absence, l'Egypte a effectué un brillant ''come back'' sur une scène qu'elle avait quittée sur trois sacres consécutifs et une dernière défaite datant de 2004. Après avoir ouvert le score en finale, les Pharaons ont fini par céder aux assauts des Lions indomptables. Perdant ainsi leur première finale de Can. Eux qui, dans les confrontations contre le Cameroun en finale, restaient sur deux succès (1986 et 2008)
Des Camerounais Fabrice Ondoa, Michael Ngadeu et Christian Bassogog (meilleur joueur du tournoi) aux Bukinabès Bertrand Traoré et Hervé Koffi, en passant par les Sénégalais Abdoulaye Diallo et Keita Baldé, le Congolais Firmin Mubele ou encore le Gabonais Denis Bouanga , les valeurs montantes ont été très en vue.
Si l'Algérien Riyad Mahrez (Joueur africain de l'année 2016) et Pierre-Emerick Aubameyang ont quitté le tournoi après le premier tour et deux buts au compteur, l'Egyptien Mohamed Salah, le Sénégalais Sadio Mané, le Burkinabè Charles Kaboré ont joué un rôle décisif dans le bon parcours de leur pays. Mention spéciale au vétéran portier égyptien Essam El-Hadary (44 ans), aux Camerounais Nicolas Nkoulou et Vincent Aboubakar, buteurs décisifs du titre.
Inoubliables, la chevauchée fantastique du Bissauguinéen Piqueti (face au Cameroun), les coups de canon du Malien Yves Bissouma (Ouganda) et du Burkinabè Alain Traoré (Ghana), les frappes enroulées de l'Egyptien Mohamed Salah (Burkina-Faso), du Marocain Rachid Alioui (Côte d'Ivoire) et du Congolais Paul-José Mpoku (Ghana), et pour bouquet final l'enchaînement contrôle de la poitrine-sombrero-volée gagnante de Vincent Aboubakar (Egypte).
Les entraîneurs des sélections camerounaises et burkinabè ont réussi leur pari. Critiqué au départ pour ses choix, Hugo Broos est parvenu à créer une équipe, certes jeune, mais solide et conquérante. Malgré les absences voulues ou forcées de certains joueurs majeurs (Eric Choupo-Moting, Joël Matip, Henri Bedimo, Aurélien Chedjou, etc). Artisan du cinquième sacre continental du Cameroun, le technicien belge fait désormais l'unanimité.
Autant pour Paulo Duarte qui a retrouvé une sélection qu'il avait déjà dirigée de 2008 à 2012. Après avoir terminé en tête d'une poule A où ses poulains n'avaient pas les faveurs des pronostics, le Portugais a mené le ''pays des hommes intègres'' sur le podium du tournoi.
En dehors de quelques faits de jeu discutables, aucune injustice flagrante n'a été enregistrée durant cette Can. Aucun carton rouge n'a, par ailleurs, été brandi.
Ni la Côte d’Ivoire, tenante du titre, ni l’Algérie et sa génération dorée menée par Mahrez, ne sont parvenues à s’extraire de poules prétendument à leur portée. Tout comme le pays hôte, sorti par la petite porte après trois matchs nuls. Une première depuis la Tunisie en 1994.
De nombreuses plaintes ont été enregistrées pour qualifier l’état déplorable des pelouses. Problèmes d’engrais, système de drainage absent ont été les causes des défaillances identifiées.
En dehors des matchs concernant le pays hôte, le Cameroun, le Sénégal et le Burkina-Faso, les trois nations ayant des fortes communautés au Gabon, les sorties concernant les autres qualifiés n'ont jamais permis aux arènes d'approcher la moyenne en matière de taux de remplissage.
Seulement 64 buts, en 32 matches, ont été inscrits au cours de la 31e Can. Soit une moyenne de 2 buts par match. La moins élevée des cinq dernières levées en Guinée Equatoriale (68 buts), Afrique du Sud (69), Gabon-Guinée Equatoriale (79) et Angola (72).
James AngeloLOUNDOU
Retournez à la rubrique Gabon sport Gabon