Au lendemain de la IXe session extraordinaire des chefs d'États et de gouvernements de la Communauté Économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), le ministre des Affaires étrangères, Alain Claude Bilie-By-Nze revient sur cette grande rencontre. Non sans aborder la fin du dialogue politique intensifié entre le Gabon et l'Union européenne.
L'Union : La IXe session extraordinaire des chefs d'États et de gouvernements de la CEEAC vient de s'achever quel est votre sentiment ?Alain claude Bilie-By-Nze : Le sentiment du ministre des Affaires étrangères et collaborateur du chef de l'État, c'est que c'est un réel succès diplomatique pour le président Ali Bongo Ondimba. D'autant plus qu'il signait là son grand retour sur la scène diplomatique internationale.
Certains ont présenté l'absence de certains chefs d'États de la CEEAC comme une fausse note, êtes-vous de cet avis ?
- Le succès diplomatique ne réside pas dans le nombre de personnes qui ont participé, mais dans le résultat qui a été atteint. On aurait pu réunir l'ensemble des chefs d'États et ne pas atteindre le résultat. Le quorum n'est pas le quorum des chefs d'États mais plutôt des États.
Ce IXe sommet a porté sur la réforme institutionnelle de la CEEAC, concrètement qu'est ce qui va désormais changer ?
- Lorsque la CEEAC a été créée le 18 octobre 1983 à Libreville, les chefs d'États avaient l'ambition de favoriser une intégration sous-régionale parce qu'ils se sont rendu compte que chaque pays de son côté ne peut pas se développer, compte tenu de la faiblesse de notre démographie, du fait que nous sommes les mêmes peuples et qu'il fallait une intégration des peuples pour avoir l'intégration économique et donc le développement. Plusieurs décennies plus tard, le constat a été fait que nous sommes la région la moins intégrée, moins avancée dans le domaine qui a été fixé comme ambition lors de la création de la CEEAC.
– Justement sur quoi porte cette réforme institutionnelle ?
- D'abord, elle consiste à doter la CEEAC de mécanismes pouvant améliorer son fonctionnement. Car, un secrétariat général apparaissait comme une assemblée de fonctionnaires et tel qu'il était constitué, chaque fonctionnaire se comportait comme un défenseur de son pays et non de la communauté. Donc, nous passons d'un secrétariat général à une Commission comprenant cinq départements (Affaires politiques, Paix, Sécurité, Développement durable, etc.), avec à sa tête un président. Je puis vous dire qu'il sera indépendant par rapport aux chefs d'États parce qu'il représentera la Commission. Mais c'est une indépendance qui, comme vous pouvez l'imaginer, sera quelque peu limitée. Car, il y a des décisions qu'il ne pourra pas prendre seul.
Propos recueillis par J.KOMBILE MOUSSAVOU et Yannick Franz IGOHO
Retrouvez l'intégralité de cet article dans la version numérique complète
Retournez à la rubrique Gabon politique