L'Union : M. le directeur général, l'Association des raffineurs africains a organisé, du 25 au 26 juillet dernier, un colloque consacré aux NTIC. Quel était l’intérêt de cette rencontre ?
Pierre Reteno N'diaye : Ce sont des moments d’échanges d’expériences entre plusieurs Raffineries africaines sur les NTIC car, comme vous le savez, ces nouvelles technologies sont un outil d’amélioration de la productivité et de la croissance, un outil d’aide à la décision qui s’intègre dans la définition de la stratégie globale de l’entreprise.
A l'issue de cette réunion, les responsables des raffineries africaines se sont engagés à réduire la pollution urbaine en améliorant la qualité des carburants commercialisés en Afrique. Est-ce à dire que les carburants vendus à ce jour sont polluants ?
- L’amélioration de la qualité des carburants ne faisait pas partie de l’objectif de ce colloque qui, lui, s’est focalisé uniquement sur les NTIC. Cependant, l’Association des raffineurs africains (ARA) a, entre autres, pour objectifs, l’amélioration de la qualité des carburants produits en Afrique. C’est ainsi que l’ARA a mis en place des spécifications de carburants applicables à l’ensemble du continent car, c’est un problème de santé publique. Ainsi, l’essence avec le plomb a été éliminée quasi-entièrement il y a une dizaine d’années. On peut évoquer aussi la limitation du souffre dans le gazole (d’ici 2025 on va se rapprocher des normes européennes), l’indice d’octane dans le super est au minimum de 91. A ce sujet, des axes de coopération avec l’Union africaine ont été établis dans la production des biocarburants en Afrique.
Améliorer la qualité des carburants exigent des investissements nouveaux. Avez-vous les moyens d'atteindre cet objectif ?
- S’agissant des investissements dans l’amélioration des carburants, il y a deux axes. Le 1er est en interne, dans les raffineries, avec des investissements au niveau des unités de désulfuration pour retirer du souffre dans le gazole, par exemple. Le 2e axe concerne les relations avec les institutions sous-régionales et internationales comme la CEDEAO et la Banque Mondiale avec lesquelles l’ARA entretient des relations étroites et a travaillé sur des projets tendant à améliorer la performance des Raffineries africaines.
Pour atteindre ce but, il faut une concertation entre tous les acteurs concernés que sont les constructeurs automobiles, les gouvernements, les banques... Vous y croyez vraiment à un monde sans pollution ?
- Un monde sans pollution ne peut exister car, toute activité industrielle ou humaine génère de la pollution ; mais on peut en réduire les effets néfastes sur l’environnement dans toute sa biodiversité (humaine, animale et florale). S’agissant des carburants, une collaboration étroite existe entre les Raffineries, les constructeurs automobiles et les ONGs défendant l’environnement pour en réduire l’impact. Au niveau de la Sogara, nous avons éliminé l’essence avec plomb depuis une dizaine d’années, pour ce qui concerne le gazole, nous sommes passés de 3500 ppm à 1000 ppm. Quant au fioul, il est dorénavant exporté vers des usines dotées d’équipements beaucoup plus complexes que la nôtre, pour le transformer en produits nobles.
Je voudrais vous préciser que tous nos produits sont certifiés ISO 9001 et que d’ailleurs, l’organisme certificateur l’AFAQ (Association Française de la Qualité) nous l’a renouvelé en avril dernier.
Propos recueillis par Willy NDONG
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