Après l’alerte de 2016, le spectre d’une nouvelle dévaluation du franc CFA refait surface dans les milieux économiques et financiers de la sous-région, avec la chute drastique du prix du baril de pétrole en deçà de 20 $ provoquée par la pandémie de coronavirus.
Pour 2020, la Banque centrale des 6 pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Cémac) a prévu une récession de l’ordre -4,9 %, avec une chute du PIB pétrolier de l’ordre de -15 % contre 2% en 2019 ; une dégradation des déficits budgétaire et courant, respectivement, à 6,6 et 8,6, contre 0,2 % et 1,5 % l’année précédente.
Selon la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), "si les pays de la Cémac ne luttent pas efficacement contre la pandémie de Covid-19 pour en limiter les conséquences économiques et financières, la situation macroéconomique deviendrait insoutenable, et cela engendrerait un fort recul des réserves autour de deux mois d’importations des biens et services, voire en deçà".
Si tel était le cas, la stabilité extérieure de la monnaie serait réellement menacée, et en l’absence de tout ajustement budgétaire et de mobilisation conséquente des financements extérieurs, la BEAC serait de nouveau soumise aux risques sur la parité de sa monnaie, comme en fin 2016.
Cette inquiétude est partagée par Fitch Ratings. L’agence de notation américaine estime que la baisse des prix du pétrole exerce une forte pression sur la parité entre le franc CFA et l’euro.
MSM
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