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Société & Culture

Ouverture des lieux de culte : les chrétiens ont dû s'adapter

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À Sainte-Marie, Saint-Pierre ou à l'Église évangélique du Gabon (EEG), les mesures barrières ont poussé à de nombreux changements dans la célébration du culte. Coronavirus oblige.

Il est 10 heures ce dimanche. Sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame-de l'Assomption (Sainte-Marie), une vingtaine de fidèles attend son tour. Car, une messe est en cours. Dans le strict respect des mesures barrières : respect de la distanciation physique, port du masque dans ce lieu, prise de la température avant de franchir la grille fermée pour filtrer la masse des croyants et lavage obligatoire des mains avec un gel ou de l'eau. Tous, malgré l'attente, sont joyeux et pressés de savourer ce retour au sein de la cathédrale pour, de nouveau, glorifier Dieu. Joyeux ? Pas tous…

La présence des journalistes venus couvrir ce retour des fidèles dans les Églises ne plaît pas à certains chrétiens. "Vous venez faire quoi ici ?", lance une dame qui patiente devant Sainte-Marie. "Vous n'avez qu'à prendre vos images dans les mosquées", poursuit une autre, qui veut rester polie. Si ces propos peuvent surprendre ou faire sourire, ils soulignent surtout le fait que la récente pomme de discorde entre l'Église catholique et le gouvernement autour de la date de réouverture des lieux de culte a laissé des traces.

Pour mémoire, les responsables catholiques, notamment, avaient indiqué une reprise de leurs activités pour le 25 octobre passé, et les pouvoirs publics avaient maintenu cet événement au 30 octobre. Des positions qui avaient occasionné quelques frictions avant que les deux camps ne finissent par revenir à la table des négociations. Ce qui avait permis au gouvernement, le 29 octobre dernier, d'annoncer de nouveaux allègements pour les Églises. Et laissant au passage quelques stigmates chez certains catholiques.

À la paroisse Saint-Pierre, il nous a été gentiment demandé de nous rapprocher des autorités de l'Église pour avoir de plus amples informations. Juste le temps d'apprendre que plusieurs messes, de 7 heures à 11 heures, ont été organisées, les offrandes et les quêtes ont été mises directement dans des caisses prévues à cet effet, la communion a été donnée sans contact physique… Preuves du respect des gestes barrières à Saint-Pierre aussi.

Mais dans l'ensemble, au-delà des prières spéciales en cette journée de la Toussaint et des retrouvailles, les chrétiens étaient "heureux de se retrouver après presque huit mois sans célébration dans leurs églises", a indiqué hier l'abbé Serge Patrick Mabickassa. "C'est vraiment une grande joie, une joie immense", a-t-il poursuivi.



Serge A. MOUSSADJI



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