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Société & Culture

CRES : Populations autochtones et citoyenneté

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INTÉGRER les populations autochtones du Gabon au vent du modernisme

INTÉGRER les populations autochtones du Gabon au vent du modernisme. Telle est la raison du Projet “Identification et analyse des connaissances, attitudes et pratiques culturelles qui impactent l’accès volontaire des populations cibles aux actes de naissance, aux services sociaux de base et à la protection sociale” menée par Centre de recherche et d'études sociologiques (CRES).

Selon cette étude, les populations autochtones Pygmées sont ostracisées et ne parviennent pas à justifier leur citoyenneté. Nombreuses parmi elles se sentent apatrides, ne bénéficiant pas d'une assurance maladie, ne sont pas scolarisées et sont pauvres et vulnérables.

Cette étude a été réalisée grâce à l'accompagnement technique et financier du système des Nations unies et de l'Unesco. 

Depuis la semaine dernière les experts ayant effectué cette mission de terrain dans trois régions du Gabon, chez les Baka du Woleu-Ntem, les Bakoya dans l’Ogooué-Ivindo et les Babongo de la Ngounié, sont réunis autour d'un atelier de validation des données collectées durant cette enquête. L'objectif étant de faire des propositions pour améliorer leur situation.

Une semaine durant les équipes de chercheurs ont interrogé les peuples autochtones sur les raisons de cette marginalisation. En dépit du fait qu'ils soient mis à l'écart par les Bantous, les Pygmées “ne comprennent pas l’intérêt d'accepter les offres de la modernité. Ils sont déjà marginalisés par le nom qu'on leur donne : pygmée”, fait savoir Caudine Augée-Angoue, anthropologue, représentante du CRES.

Elle poursuit en expliquant que “selon eux, les offres de la modernité sont incompatibles avec leur projet culturel, de vie”.  Pire, les Bantous ne contribuent pas toujours à leur sortie de la “caverne”, puisqu'en période électorale “on leur donne des actes de naissance multiplié par 1 000 pour voter puis on les récupère”.

Difficile d'avoir un acte de naissance pour ces enfants nés hors des hôpitaux. “Les femmes font les visites à l'hôpital mais n'y vont pas au moment d'accoucher. Chez le Pygmée, la femme accouche debout, et non allongée. Ce qui justifie leur volonté de mettre au monde hors des maternités”, ajoute Caudine Augée-Angoue.

Les conclusions de cette étude devraient accompagner les populations pygmées vers un vrai changement. Espérons que cette énième étude du genre soit porteuse de fruits.



Rudy HOMBENET ANVINGUI



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