LA récente rencontre entre le chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, et la tête de file de l'Union nationale initiale (UNI), Paul-Marie Gondjout, a suscité moults interrogations et interprétations. Présent dans le Woleu-Ntem, depuis jeudi dernier, le leader de l'UNI (tant à Mitzic qu'à Oyem) n'a pas manqué de tordre le cou à la thèse d'un éventuel rapprochement politique. "L'UNI a son rôle à jouer dans la démocratie du pays (...). Notre credo c'est le Gabon", a martelé l'élu de la commune de Lambaréné. Non sans assumer sa participation à la récente Concertation politique convoquée par le président de la République, et sa récente rencontre avec ce dernier. Une rencontre qu'il place sous le sceau de la "démocratie participative". "La politique qui est la nôtre c'est la politique du rassemblement", soutient-il.
À en croire la tête de file de l'UNI, l'animosité ne saurait avoir de place dans le landerneau politique. "Nous sommes des adversaires politiques, nous ne sommes pas des ennemis", a-t-il déclaré sans ambages. Avant d'ajouter : "Je suis allé voir Ali Bongo Ondimba pour lui dire ce que je pensais des élections et lui proposer des solutions". Une allusion explicite à sa proposition relative à l'introduction d'une dose de proportionnelle dans la désignation des membres des conseils municipaux et départementaux. Une proposition présentée et défendue bec et ongles par Paul-Marie Gondjout à la dernière grand-messe politique. Celui qui croit dur comme fer au rassemblement d'indiquer : "S'il faut avoir d'autres rencontres, j'en aurai pour le bien du Gabon".
L'homme qui se gargarise d'avoir une écurie politique "progressiste-réformiste" pense que l'ouverture du jeu démocratique passe entre autres par le dialogue. "(...) Nous ne pouvons pas avoir un seul parti qui gère toutes les institutions au Gabon". Comme on pouvait s'y attendre, les élections générales à venir ont figuré en bonne place dans le discours du président de l'UNI. Ainsi, Paul-Marie Gondjout a exhorté les siens à se faire enrôler massivement sur les listes électorales, et à accomplir leur devoir civique et sécuriser leur vote le moment venu.
Yannick Franz IGOHO
Oyem/Gabon