EN ouvrant les travaux, Mme Hidalgo a, d’entrée, précisé que cette rencontre est « cruciale », compte tenu de l'agenda international, notamment le COP21 qui se tiendra en décembre 2015 dans la capitale française. Elle a invité les pays africains à s'organiser en amont, pour solliciter une réponse des pays développés, en lien avec leurs engagements, en vue « d'établir un programme pour une croissance harmonieuse pour le continent africain ».
Pour Jean-Louis Borloo, l’électricité n’est pas un sujet banal, par le fait qu’il est en amont de tous les autres. Électricité voulant dire : accès à l’eau, réduction de la déforestation, développement de l’agriculture, de la santé, et de l’éducation. Éclairer le continent africain, c’est donner un coup de pouce au climat, à quelques mois du sommet y consacré, en décembre 2015 et au cours duquel le plan d’actions de la Fondation "Énergies pour l’Afrique" sera présenté.
En Afrique subsaharienne, environ 650 millions d’hommes et de femmes, dont une majorité évoluant en milieu rural, ne dispose pas d’électricité. Sans une nouvelle approche et une mobilisation ambitieuse de tous les acteurs, l’accès durable à l’électricité risque de rester encore trop longtemps un mirage retardant l’atteinte des objectifs de développement et accentuant l’exode rural.
Les infrastructures centralisées de production – faisant très souvent appel aux combustibles fossiles polluants –, et l’extension des réseaux ont montré leurs limites, tant en milieu urbain, péri-urbain que rural. Pourtant des solutions existent. Plusieurs ONGs spécialisées dans l’accès à l’électricité les mettent en œuvre, en réponse notamment aux sollicitations des collectivités territoriales africaines.
Les ressources financières nécessaires ne sont ni à la hauteur ni adaptées au défi. Alors qu’il faudrait environ 50 milliards de dollars/an, jusqu’en 2030, pour l’électrification de l’Afrique subsaharienne. Les fonds mobilisés par les principaux bailleurs multilatéraux ou nationaux, publics ou privés, sont au mieux dix fois inférieurs à cet objectif. A cette insuffisance de moyens s’ajoutent des procédures inadaptées : la complexité et la temporalité des mécanismes de financement actuels induisent des coûts de transaction élevés et de trop long délais de réalisation. Des subventions ciblées, visibilité pluriannuelle, souplesse des dispositifs, mutualisation, c’est uniquement à ce prix que les initiatives d’électrification porteront leurs fruits.
Ce sont elles qui mesurent les défis et portent les enjeux du développement. Il faut ensuite impliquer et former les acteurs de proximité en s’appuyant sur le tissu des ONGs locales, relais nécessaires au plus près des réalités. Il faut enfin, là où ils n’existent pas, faire émerger des opérateurs locaux, des entrepreneurs et des acteurs financiers, indispensables à l’extension des services d’électricité et contribuer à leur développement. Les expériences acquises par les ONGs dans tous ces domaines montrent qu’un changement d’échelle est à la portée des pays africains.
C’est dans cette optique que "É lectriciens sans frontières"," la Fondation Énergies pour le Monde", le Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarité (Geres)) et le Groupement d’études de tuyauterie (Gret) se sont engagées avec Jean-Louis Borloo et la Fondation Énergies pour l’Afrique, à se mobiliser et à soutenir l’action des collectivités, aux cotés des ONGs locales, pour que soient mises en œuvre les mutations indispensables à l‘atteinte de l’objectif de l’accès à l’électricité pour tous.
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