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Sport

Patrice Neveu : " Le match face à l'Égypte est porteur d'espoir"

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Au sortir des deux rencontres des Panthères du Gabon, d'abord face aux Chevaliers de la Méditerranée de Libye, ensuite contre les Pharaons d'Égypte, le bilan comptable de notre sélection nationale n'est pas bon : un petit point sur six possibles. Dans l'entretien que nous a accordé en exclusivité le sélectionneur national, Patrice Neveu revient sur ce double rendez-vous, les leçons qu'il en a tiré, nos chances de qualification. Il évoque également les chantiers d'avant-Can, ses espoirs lors de cette compétition, la prestation de Didier Ndong en défense centrale et l'arrivée prochaine de nouveaux joueurs censés renforcer l'effectif.

L'Union : Patrice Neveu, à l'issue des deux rencontres livrées par le Gabon contre la Libye et l'Égypte, quel bilan en tirez-vous ?

Patrice Neveu : Le bilan comptable, c’est-à-dire en termes de points, n'est pas bon. Nous n'avons glané qu'un seul point sur six alors qu'il y avait la place pour obtenir au minimum quatre points aux termes de ces deux rencontres. Contre les Pharaons, à Franceville, notre équipe avait vraiment le potentiel pour battre cette équipe, sept fois championne d'Afrique. Mais hélas ! Qu'à cela ne tienne, nous allons tout faire et tout donner pour aller jouer la ''finale'' au Caire au mois de novembre. Le contenu de jeu produit contre cette équipe égyptienne montre que nous sommes au même niveau. Malheureusement, ce nul est venu gâcher le contenu du spectacle offert. Toutefois, je reste convaincu que le match face à l'Égypte est porteur d'espoir. Je prends date à compter de ce jour.

 

Comment expliquez-vous les écarts dans la production du jeu fourni en Libye, et face à l'Égypte ?

L'état d'esprit et l'enjeu des deux rencontres étaient différents. Le rendement aussi. À Benghazi, nous avons marqué très vite, ce qui a tiré notre équipe vers le bas. En Libye, on aurait dû protéger notre but à tout prix. Et face à l'Égypte, il fallait d'abord que nous soyons invaincus à Franceville et après battre pour la première fois de notre histoire l'Égypte. S'agissant du second aspect, nous sommes vraiment passés à côté de l'exploit. Pour mes gars, dans leurs têtes, il fallait absolument marquer le second but. Il y a donc eu deux visages d'expression collective différents. En plus du terrain synthétique de Benghazi et de l'arbitrage qui ne nous a pas fait de cadeau. Toutefois, encore une fois, je retiens que mon équipe a de la qualité. À défaut d'avoir pris des points, on peut et doit saluer la prestation de mes garçons qui augure de lendemains meilleurs. Mais sachez aussi que le résultat l’emporte sur le fond du jeu.

 

Ne vous a-t-il pas manqué de roublardise à quelques minutes de la fin des deux matchs ?

Je pense que oui ! Mais nous avons tiré toutes les leçons de ces deux matchs. Je profite de votre tribune pour dire et demander au peuple gabonais d'être toujours derrière son équipe. En 1993, la France, face à la Bulgarie, alors qu'elle était déjà qualifiée, a perdu son ticket pour les États-Unis à quelques secondes de la fin de sa rencontre face aux Bulgares. Ce fut une grande déception en France. Mais quatre ans après, la France, pour la première fois de son histoire, est devenue championne du monde. Non pas pour excuser mes garçons, mais pour dire au peuple que nous avons retenu la leçon.

 

Adieu le Mondial ?

Pas du tout ! Alors là pas du tout ! Nous sommes toujours en course malgré le retard de points. Nous allons jouer tous les derniers coups à fond. Avec l'objectif d'aller jouer, une fois encore, je le dis, la finale en Égypte.

 

Pour aller jouer votre finale en Égypte, il faut d'abord battre au mois d'octobre l'Angola à domicile. Ce que n'a jamais réussi le Gabon.

- Dans la vie, il y a un début à toute chose. Nous avons l'obligation de gagner en Angola, puis à Franceville face au même adversaire avant de recevoir la Libye à domicile. Notre objectif est d'avoir 9 points à l'issue de ces trois rencontres.

Vous y croyez vraiment ou c'est juste pour vous mettre en confiance ?

- Je suis optimiste de nature et j'y crois.

 

Revenons un peu sur votre charnière centrale de Libye et de Franceville. Satisfait ou pas ?

En l'absence des cadors au poste, j'ai façonné la charnière que vous avez vue en Libye. À dire vrai, je n'avais aucune certitude. Après la rencontre, je sais pourquoi ça n'a pas marché, et à Franceville j'ai associé Ecuele à Didier Ndong. J'ai été agréablement surpris par ce dernier qui m'a donné satisfaction. Je profite de l'occasion pour féliciter le joueur qui a été aligné à un poste qui n'est pas le sien. Bravo à lui !

 

Avez-vous désormais trouvé votre charnière centrale ?

N'allons pas vite en besogne. Je reste au moins rassuré qu'en cas de difficulté à ce niveau, je sais comment faire et qui convoquer.

 

Mfa Mezui commence à être décrié. A-t-il toujours votre confiance ?

Le poste de gardien de but est hautement stratégique. Nous avons trois gardiens et il faut faire extrêmement attention. Nous avons pris trois buts. Est-il responsable ? Chacun a son idée sur la question. Pour moi, la responsabilité est collective. Mais j'avoue que ce poste figure dans l'agenda de mon chantier.

 

Justement, quels sont les chantiers de Patrice Neveu avant la 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations qui aura lieu au mois de janvier prochain au Cameroun ?

Je souhaite d'abord récupérer tous mes blessés. Et comme vous le savez, dans un tournoi comme celui de la Can, il faut des joueurs de qualité et une profondeur de banc. Nous allons intégrer de nouveaux joueurs qui ont de la qualité, dont un défenseur central prometteur. Notre défense et le poste de gardien de but sont notre plus grand chantier. Car nous avons moins de difficultés en attaque et au niveau du secteur médian.

 

Et les joueurs locaux ?

Le haut niveau a ses vérités et exigences. Nous allons être très attentifs à la production de nos joueurs lors des matchs de Coupes d'Afrique de clubs pour nous faire une idée. Car nous n'avons pas droit à l'erreur.



Entretien réalisé par Willy NDONG



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