La question du réaménagement du calendrier est au cœur des discussions entre le ministère de l'Éducation nationale, les syndicats du secteur et les associations des parents d'élèves. Mais rien n'est vraiment simple.
CONFRONTES à la pandémie du Covid-19 qui paralyse le secteur de l'éducation au Gabon depuis le 14 mars dernier, le ministre de l'Éducation nationale, Pr Patrick Mouguiama-Daouda, et les différents partenaires sociaux dudit secteur, s'étaient penchés sur la question du réaménagement du calendrier scolaire de l'année en cours, afin d'entrevoir, dans les meilleurs délais, une reprise effective des enseignements sur l'ensemble du territoire national.
"La reprise des cours ne sera pas immédiate, mais elle se profilera dès lors que la pandémie aura baissé et que la sécurité sanitaire de la communauté éducative impliquée dans les enseignements sera garantie", avait alors indiqué le ministre de l'Éducation nationale, lors de la visioconférence qu'il avait eue avec les responsables syndicaux, écartant de facto l'idée d'une éventuelle année blanche. Cependant, au regard de la progression constante des cas testés positifs au Covid-19 (une centaine par jour) et de l'attente des autorités en charge de la santé pour décréter le pic de la pandémie, le ministre de l'Éducation nationale, qui entretient le flou à ce sujet depuis plusieurs semaines, a, selon certaines sources proches du dossier, instruit des commissions techniques, afin de proposer un calendrier scolaire réaménagé.
Sachant la situation inédite, les leaders syndicaux, quant à eux, prônent une reprise des cours avec un calendrier scolaire réaménagé, à condition d'avoir l'aval du ministère de la Santé : "Nous sommes tous suspendus à la décision du ministère de la Santé, qui est habilité à dire si la situation est maîtrisée ou si la pandémie est enrayée. Malgré cela, nous essayons de nous projeter dans le temps, de sorte à voir dans quelles conditions reprendre les cours", estime le secrétaire général du Syndicat de l'éducation nationale (Sena) Fridolin Mve Messa.
Avant d'indiquer que, "au niveau du Sena, nous prônons un réaménagement du calendrier scolaire. Si reprise des cours il y a, nous avons proposé au ministère de l'Éducation nationale de valider l'année scolaire pour les élèves des classes sans examens, car ces derniers ont déjà rempli les deux tiers du parcours scolaire, y compris pour les élèves du primaire. Nous avons également proposé que les notes des deux premiers trimestres soient prises en compte pour valider leur année scolaire, et le conseil de classe va statuer sur le cas de chaque élève."
À l'heure où les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) entrevoient le pic de la pandémie au début du mois de juin, le Sena appelle à une période de renforcement des capacités pour les différents candidats avant le début de chaque examen. "S'agissant des classes avec examens, nous avons proposé qu'avant une éventuelle reprise des cours, il y ait un mois, voire deux, pour le renforcement des capacités de chaque candidat et de remise à niveau. Si la situation nous oblige à aller jusqu'au mois d'août sans école, les mois de septembre à octobre seront consacrés à cette période de mise à niveau, et prévoir l'organisation des examens au mois de novembre éventuellement", conclut Fridolin Mve Messa.
Du côté de la coordination des associations des parents d'élèves du Gabon (CAPEG), "il y a un travail en collégialité qui est fait en amont avec le ministère de l'Éducation nationale, nous suivons tous l'évolution de la pandémie dans notre pays, et nous marchons également avec les institutions qui nous accompagnent", assure son président, Martin Rostand Ossey Kokou.
En tout cas, la balle est dans le camp du ministère de l'Éducation nationale qui pourrait faire des annonces dans les prochains jours.
Hans NDONG MEBALE
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