FAIT inédit dans notre pays. Depuis lundi dernier, la Primature a lancé un appel à candidature dans l'optique de la désignation des autres membres du cabinet civil du patron des lieux, Raymond Ndong Sima. Pas moins de quatre-vingt-huit (88) postes sont à pourvoir. Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire politico-administrative de notre pays, c'est bien la première fois, en effet, qu'une telle démarche est initiée à ce niveau. Difficile de ne pas y voir la volonté des nouvelles autorités de mettre un terme à un certain nombre de pratiques qui, par le passé, ont prédominé dans la composition des cabinets ministériels. Lesquels étaient presque exclusivement constitués des natifs de la contrée du membre du gouvernement.
Si bien que leur langue vernaculaire faisait office, bien souvent, au grand dam des usagers, de langue de travail. Une pratique déplorable qui a profondément déteint sur les performances de plusieurs pans de l'administration publique. C'est dire qu’à travers cette démarche, les autorités de la Transition entendent résolument remettre au goût du jour la notion de méritocratie, sous-tendue par le principe d'égal admissibilité des citoyens aux emplois publics. À condition bien entendu, de répondre pleinement aux critères exigés.
Quoi qu'il en soit, aussi louable que soit cette initiative, d'aucuns ne s'empêchent pas, pour autant, de se demander si elle ne serait rien d'autre qu'une réponse subtile aux critiques ayant fusé de toutes parts au lendemain de la publication de la composition du cabinet du Premier ministre de la Transition, à l'issue du Conseil des ministres du 28 septembre dernier et aussi des aurtres nominations intervenues dans l'administration ayant fait la part belle à une localité du pays. Tout en espérant quand même que les membres du gouvernement se l'approprient. D'autant que, avancent-ils, c'est bien connu, chez nous, l'exemple vient d'en haut.
J.K.M
Libreville/Gabon