Hier, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a demandé aux partis politiques une "Union sacrée de la République" à cause du coronavirus. Si, pour le moment, le Gabon n'a encore détecté aucun cas, et que la prévention est de mise, il reste juste à savoir si cet appel va être suivi.
En effet, dès l'annonce de cette déclaration, les interrogations ont fusé. D'abord, sur le format utilisé pour communiquer. Était-il vraiment le bon ? Puisqu'il n'a finalement pas permis de faire taire les questions. Cette séance aurait normalement dû permettre aux acteurs politiques d'obtenir des réponses plus approfondies sur les capacités de l'État dans la riposte contre le Covid-19. Comme sur ses effets négatifs dans l'économie du pays.
À une telle messe, le Premier ministre, plutôt juste qu'un discours, pour obtenir l'adhésion des partis politiques, même des plus virulents, aurait pu s'entourer de spécialistes de la Santé et de l'Économie. Les uns auraient ainsi présenté le plan de contingence plus en profondeur ; et les autres les mesures qui pourraient être prises suite à la baisse des cours du pétrole.
C'était, en somme, l'occasion d'obtenir cette union sacrée tant recherchée. Même s'il ne faut pas oublier que des partis politiques auraient cherché à aborder d'autres sujets. Mais un simple rappel à l'ordre aurait sans aucun doute suffi. Au lieu de cela, l'idée d'une récupération politique, par les formations politiques absentes, liée à la présence du Covid-19 dans les pays frontaliers, n'a pas été écartée.
L'autre interrogation est de savoir qui prendra en charge les campagnes de sensibilisation qui seront menées par les partis politiques. Car ceci nécessite des flyers, des dépliants, des moyens visuels, des agents de santé, etc., pour expliquer les bons gestes ou informer sur les spécificités du virus. Les partis sollicités en ont-il les moyens ?
Serge A. MOUSSADJI
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