Aller au contenu principal
Personnalités gabonaises

Léon MBA, homme politique (1902 - 1967) : Le Père de l'Indépendance

Image318

Près d'un demi-siècle après sa disparition, Léon MBA n'a rien perdu de son aura. Le "Vieux", comme les Gabonais l'appelaient avec affection aura marqué l'histoire et les coeurs tout autant.

Léon MBA / Les années de formation

 

D'une enfance paisible, on pourrait dire que Léon MBA se distingue déjà comme un brillant élève, et ce dès le primaire. Né le 9 février 1902, près de l'ancien cimetière de Kerellé, il suit un scolarité brillante (1909-1916), au terme de laquelle Léon MBA décroche un premier emploi à la sous-intendance militaire de Libreville. Ce qui ne l'empêche aucunement de poursuivre ses études par correspondance, à l'Ecole universelle. Ce cycle achevé (1918), il rejoint l'administration où il exerce comme écrivain-interprète. Et en 1920, Léon MBA entre sur concours à l'administration des Douanes. Ainsi occupe-t-il différents postes sur Port-Gentil, Pointe-Noire et Libreville en qualité de commis-expéditionnaire.

Léon MBA / Les premiers engagements

Première reconnaissance des autorités locales, Léon MBA est nommé en 1926, chef de quartier de Libreville nord, secteur de Mont-Bouët. Il occupe également le siège d'assesseur titulaire au tribunal indigène de 1er degré, et celui de suppléant titulaire à la Commission municipale de Libreville. C'est dire l'intérêt que porte l'autorité à sa personne, même si certains engagements lui ont attiré très tôt quelques suspicions. Depuis 1920, Léon MBA a adhéré à la Ligue gabonaise des droits de l'Homme, dont il est à présent le secrétaire. La chose agace. En 1931, Léon MBA se retrouve accusé de "détournement de fond". La condamnation a des allures de règlement de compte. Il est déporté en Oubangui-Chari (République de Centrafrique). Le jeune homme va devoir y séjourner 15 ans. Même s'il bénéficie d'une remise de peine (1942), Léon MBA doit encore attendre quatre ans avant de revenir au Gabon.

Léon MBA / L'entrée en politique

Ce long exil n'est certainement pas étranger à l'entrée en politique (immédiate) de Léon MBA. Ainsi met-il sur pied le Comité mixte gabonais, lequel rejoint le Rassemblement démocratique africain créé par Houphouët-Boigny (1946). Mais l'idée de Léon MBA est maintenant d'élargir sa base. Il fusionne avec le Parti démocratique africain d'Indjendjet-Gondjout pour donner enfin naissance au Bloc démocratique gabonais (BDG, 1953) dont Léon MBA devient le secrétaire général. Trois ans plus tard, le parti remporte haut la main les municipales (novembre 1956). Avec 19 conseillers sur 27, Léon MBA est élu premier maire de la commune de Libreville. Tout est désormais en place pour une trajectoire exceptionnelle.

Le 31 mars 1957, Léon MBA est élu à l'Assemblée territoriale et le 21 mai suivant, Vice-président du conseil du gouvernement. En somme le N° 2 de l'Etat, la présidence étant assurée par le gouverneur français. Et l'histoire s'accélère. Le 28 septembre 1958, le Gabon adopte avec 92, 6% la nouvelle constitution proposée par le général de Gaulle. L' Assemblée territoriale devient Assemblée législative. Le 28 novembre qui suit, elle proclame la République Gabonaise. En sa qualité de premier ministre, Léon MBA est mandaté pour négocier les termes de l'Indépendance (mai 1960).

Léon MBA / Premier Président de la République

Le 24 juillet 1960, l'ancienne Assemblée législative, devenue Assemblée nationale confère le rang et les prérogatives de chef d'Etat au premier ministre Léon MBA. Une nomination qu'il soumet aux Gabonais par voie de suffrage (12 février 1961). Leur confiance lui est renouvelée. Il devient alors Président de la République.

Les six ans qui vont suivre, Léon MBA conduit le Gabon dans la sagesse, le souci du dialogue et le respect de la parole. Malgré la maladie, jusqu'au terme de son engagement, ces fondations ne bougeront pas. Le 28 novembre 1967, le peuple apprend avec une grande tristesse le décès de son président. Mais ne devrait-on pas écrire la mort d'un père, d'un grand-père, d'un chef de canton ? Près de 50 ans après sa disparition, nombreux sont les Gabonais qui en gardent la nostalgie.

Retrouvez l'intégralité de cet article dans la version numérique complète

Retournez à la rubrique Gabon politique Gabon

random pub

Liberté
Logo