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Faits divers & Justice

Forces de Police nationale : Cinq policiers jugés et condamnés pour "racket"

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C'EST dans une salle d'audience prise d'assaut par une marée humaine, vendredi dernier, que la directrice de la voie publique (DVP), Séraphine Mbogah, et quatre de ses agents, Nancy Bissagou, Anouchka Bounda Milebou, Ulrich Armel Otsobi Wandzangoye et Euloge Mouelé ont été jugés par le Tribunal correctionnel spécial de Libreville

C'EST dans une salle d'audience prise d'assaut par une marée humaine, vendredi dernier, que la directrice de la voie publique (DVP), Séraphine Mbogah, et quatre de ses agents, Nancy Bissagou, Anouchka Bounda Milebou, Ulrich Armel Otsobi Wandzangoye et Euloge Mouelé ont été jugés par le Tribunal correctionnel spécial de Libreville.

Ils étaient poursuivis pour corruption passive et concussion, appelées en jargon local " racket ". Avec eux, un civil, Gontran Abessolo Mebiame, qui dit avoir été recruté par les agents pour effectuer le travail à leur place, lorsqu'ils sont indisponibles. Ils ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et ont été condamnés à 120 jours d’emprisonnement, dont 61 jours assortis d'un sursis et une amende de 300 mille francs chacun. Ils ont été condamnés en outre à égalité aux dépens. Placés sous mandat de dépôt depuis le 28 juin 2021, ils devraient donc recouvrer la liberté dans quelques jours.

Dans le rappel des faits par le greffier lors de cette audience publique, c'est dans la journée du 2 juin 2021 que tout a commencé. En effet, un juriste empruntant la zone du carrefour Ancienne-Sobraga constate qu'un jeune homme en civil prélève de l'argent aux taximen, en relevant à chaque versement l’immatriculation du véhicule. Il se rapproche de lui et pose quelques questions. Celui-ci lui confie qu'il travaille pour les policiers qui sont assis non loin de là. Voyant que l’étau se resserre autour de lui durant la discussion, il fait appel aux agents, et ces derniers tentent de s'en prendre au juriste. Ce qui va attirer l'affluence. Et une magistrate passant par là est mise au courant de la situation. Cette dernière interpelle le procureur qui se saisit du dossier.

Lors de l’interrogatoire, le jeune homme confie qu'il a été recruté par Nancy Bissagou avec qui il travaille depuis le carrefour Derrière-la-prison. " À la fin de la journée, les policiers me donnent 2 à 4 mille francs, selon la recette du jour ", précise-t-il. À son tour, Nancy Bissagou souligne qu'elle travaille sous les ordres d'un supérieur, Euloge Mouelé, qui a sous son contrôle 13 carrefours. Et ajoute que chaque vendredi, ce dernier vient faire le recouvrement qu'ils appellent " le compte rendu ". S'il ne passe pas, l'argent est envoyé électroniquement.

Euloge Mouelé qui va reconnaître les faits n'ira pas avec le dos de la cuillère. Il va tout de suite retracer le circuit emprunté par l'argent. " Je suis aussi envoyé par mon chef hiérarchique, la DVP, auprès de qui je fais des versements. Et c'est elle qui fait le partage ", a-t-il souligné. Des faits jugés très graves par le ministère public qui va convoquer la DVP. Au terme des différentes confrontations, les cinq policiers et le jeune homme vont être placés sous mandat de dépôt le 28 juin 2021.

La première audience a eu le 9 juillet. Au cours de celle-ci, les avocats des prévenus ont soulevé des exceptions et demandé la liberté provisoire pour leurs clients, ce qui a été refusé par le tribunal. L'affaire a été renvoyée au 23 juillet, puis reportée au 30 juillet, où elle a été examinée au fond. Et c'est vendredi 13 août que la décision est intervenue. Le tribunal correctionnel spécial de Libreville les a reconnus coupables de concussion et corruption passive, délits punis par les articles 127 et 129 du Code pénal.



Abel EYEGHE EKORE



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