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Faits divers & Justice

Affaire Averda Gabon : le DG des collectivités locales du ministère de l'Intérieur placé sous mandat de dépôt

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Dans le dossier Averda Gabon, cette compagnie de ramassage des ordures qui, de 2015 à 2019, qui avait pour mission d'enlever les détritus dans les rues, les caniveaux et les plages de Libreville, plusieurs noms sont cités. Les investigations à l'initiative du procureur de la République viennent de faire une victime, et pas des moindres. D'autant qu'il s'agit du directeur général des collectivités locales, responsable du programme de décentralisation du ministère de l'Intérieur, Alain Xavier Madougou. Interpellé puis inculpé pour infraction de corruption active, ce dernier vient d'être placé sous mandat de dépôt à la demande du juge d'instruction. Il aurait passé outre les exigences de vérification d'usage de travaux faits par Averda pour certifier directement ses factures relatives à ses prestations. Selon les sources policières, ses dépositions ne souffriraient d'aucune contestation, lui-même reconnaissant lors de ses auditions, avoir bénéficié des cadeaux et sommes d'argent consistantes de la part d'Averda et qu'en compensation il aurait agi comme décrit plus haut.

 

Selon diverses sources, les enquêtes auraient également permis de mettre à nu l'existence d'un autre réseau, celui de fausses factures et de blanchiment à l'actif de cette société. Suite aux aveux de plusieurs entreprises sous-traitant avec Averda, il est apparu que ces dernières auraient fabriqué de fausses factures dont certaines s'élevaient à 150 millions de francs. Le stratagème consistait, toujours selon l'enquête judiciaire, à faire émettre par ces sociétés de fausses factures ainsi conçues portant sur des objets comme " location des engins ", soit disant destinés au ramassage des ordures. Sauf que, l'objet social qui était les opérations de salubrité de la ville n'avait rien à voir avec la prestation facturée.

 

Il arrivait même que l'une de ces sociétés soit… un cybercafé soit une société informatique voire un restaurant. Donc aucun lien avec le ramassage des ordures ou la location des engins. La justice est formelle sur la méthode utilisée : une fois les fausses factures payées, le directeur général d'Averda, un certain Mahere Mashaka, récupérait immédiatement les fonds en espèces qu'il aurait reversés à des agents de l'État. Grâce à cette pratique très juteuse, Averda a pu se faire payer à hauteur de plus de… 20 milliards de francs pour des prestations non accomplies.

 

E. NDONG-ASSEKO

Libreville/Gabon

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