LES employés licenciés d'Owendo Mineral Port (OMP) ne désarment pas dans le conflit qui les oppose à leur employeur. Depuis 2022, à la suite d'un mouvement revendicatif, plusieurs d'entre eux ont été licenciés au mois de septembre de la même année, au mépris de la note d'opposition émise par l'inspection du travail à OMP. L'affaire a été portée devant les tribunaux.
En effet, selon un délégué syndical, ce sont au total près de 100 agents qui ont été mis à la porte de façon illégale. " Nous revendiquions plusieurs points primordiaux, dont la mise en place des prêts rentrée scolaire, l’amélioration de l'aide au logement et l’harmonisation des catégories. Nous avons adressé un courrier à la direction générale pour lui faire part de ces revendications et nous avons même travaillé ensemble, sans toutefois trouver un point d'accord. Face à cela, nous avons émis un préavis de grève, comme nous l'autorise la loi. Avant de déclencher le mouvement, avec un service minimum. Nous avons même été chassés de l'enceinte de l'entreprise par les gendarmes sur ordre de la direction générale pour effectuer notre grève à l'extérieur. Ce qui est déjà contraire à la loi. Nous avons saisi l'inspection du Travail pour nous arbitrer ", explique-t-il.
Ajoutant que le 22 juillet 2022, une demande d'autorisation de licenciement émise par OMP avait été adressée à l'inspection du travail, pour se séparer de certains agents. Notamment le délégué syndical, pour des faits de boycott des opérations, menaces, violences, durant la grève. Le 14 septembre 2022, à travers une note, l'inspection du travail a refusé d'accéder à cette demande, par manque " d'éléments justificatifs " pouvant conduire à un licenciement. " Mais malgré cela, le 15 septembre 2022, OMP a procédé aux licenciements. Lesquels licenciements, d'ailleurs ont eu des dommages collatéraux. Car des personnes qui n'étaient même pas associées au mouvement ont été licenciées. Y compris certaines qui se trouvaient en congés ", soutient-il.
La responsable des ressources humaines d'OMP que nous avons rencontré à son bureau a balayé d'un revers de la main la déclaration du délégué syndical. Pour lui, il s'agit plutôt de 34 agents et de quelques prestataires. " Même si on ajoute ces prestataires, ils ne peuvent pas faire une centaine. Ils veulent juste extrapoler et c'est de la mauvaise foi ", soutient-elle. Avant de préciser que la revendication principale pour laquelle ils sont entrés en grève n’était pas un point de droit. " Ils ont saboté les opérations, semé le trouble au sein de nos activités journalières, agressé certains agents, pour les contraindre à observer la grève et nous avons eu recours à la gendarmerie pour les amener à continuer leur mouvement à l’extérieur ", indique-t-elle.
Signalant en ce qui est de la note de refus de licenciement de l'inspection du travail à OMP, " qu'elle a tout simplement été du côté des travailleurs et pas du nôtre. L'inspection ne peut pas nous dire qu'il n'y a pas eu de sabotage, vu que nous-mêmes nous avons fait le constat. Pour ce cas, l'inspection n'a pas été un soutien pour nous. Elle ne nous a pas vraiment encadrés. On a compris qu'elle avait besoin de tendre plutôt la main du côté de l'employé. Et l'employeur que nous sommes a été lésé." Toutes les parties attendent désormais le dénouement de cette affaire au niveau de la justice.
Abel EYEGHE EKORE