En deux mois, huit cas de suicide ont été rapportés par notre journal. Bien qu'il ne soit pas nouveau au Gabon, le problème est tout de même préoccupant, d'autant que nous ne sommes pas sûr que les faits dont nous avons connaissance soient les seuls enregistrés chez nous. Il pourrait bien y en avoir d'autres. Qu'est-ce qui peut pousser une personne à se donner volontairement la mort ? Éléments de réponses.
La mort est l'état irréversible d'un organisme biologique ayant cessé de vivre. Elle est redoutée, d'où l'expression de thanatophobie observée en chaque être humain.
Sauf qu'au cours des deux derniers mois, un phénomène pour le moins étrange a été constaté au Gabon : la multiplication des cas de suicides. Huit d'entre eux ont occupé les colonnes de votre journal.
La situation a donc de quoi inquiéter. Mais, qu'est-ce qui peut pousser un individu à se donner la mort, sachant que la vie est précieuse ? À cette question fondamentale, le Dr Mexant Lossa, psychiatre, a cette réponse : "L'élément déclencheur peut prendre la forme d'une accumulation de facteurs de stress."
"Tous ces facteurs de stress, explique-t-il , peuvent mener une personne vers une période de vulnérabilité et de déséquilibre psychique. C'est ce qui se produit lorsqu'une personne vit une trop grande tension que le corps ne parvient plus à évacuer. Les mécanismes d'adaptation habituels ne sont plus efficaces pour faire face à la situation. L'état de crise est alors imminent et surgit suite à un facteur précipitant."
Le facteur précipitant peut être un événement qui semble anodin, mais qui s'avère être littéralement la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Cet événement est perçu par la personne comme symboliquement important et significatif, d'où la détresse qui en découle.
S'agissant des motifs ayant conduit aux suicides rapportés par "L'Union", les victimes ont exprimé un sentiment de ras-le-bol face à une situation de vulnérabilité. "Généralement, la personne conçoit la conduite suicidaire comme un geste permettant de faire baisser sa tension. Car, la crise fait perdre à certaines personnes leurs capacités habituelles à faire face aux facteurs stressants. Parfois, nos problèmes sont si intenses que nous avons du mal à retrouver notre équilibre psychique", insiste Dr Lossa.
Au demeurant, l’urgence de la situation interpelle d'abord la cellule familiale, parce que plus affectée par l'acte de la personne mettant fin à ses jours.
Guy-Romuald MABICKA
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